2€ euro commémorative 2016 Slovaquie présidence Européenne, première présidence slovaque du Conseil de l’Union européenne. Le dessin représente le blason de la République slovaque, situé au centre sur fond de lignes centripètes dynamiques, symbolisant la position et l’importance de la République slovaque pendant sa présidence du Conseil de l’Union européenne
Ce jeudi, Emmanuel Macron a tenu un point presse consacré à l'Europe alors que la France assumera à partir du 1er janvier 2021 la présidence tournante du Conseil de l'Union à jour le 9 janvier 2022, publié le 9 décembre 2021
Ecoutercette émission de Radio Diploweb sur le site Anchor. Synthèse validée par S. Kahn. À l’occasion de notre suivi de la présidence française du conseil de l’Union européenne (PFUE), nous questionnons M. Sylvain Kahn. Notez bien que cet entretien a été réalisé le 22 décembre 2021, soit une semaine avant l’ouverture de cette présidence semestrielle.
Des dépenses insupportables» selon l'opposition, des chiffres inexacts» selon la majorité l'ardoise laissée par la France lors de sa présidence de l'Union européenne fait toujours polémique ce jeudi l'origine de la controverse, la publication d'un rapport critique de la Cour des comptes qui a épluché les factures de cette présidence. Philippe Séguin, président de la juridiction, a encore déploré, jeudi, sur Europe 1, un certain nombre de dérives» et un certain nombre d'erreurs» dans ces dépenses. Ca n'a pas été un épisode très glorieux du point de vue des finances publiques», a-t-il total, 171 millions d'euros ont été dépensés en six mois, entre juillet et décembre 2008, soit environ un million d'euro par jour. Si le chiffre n'est contesté par personne, le gouvernement a tenté, mercredi, de le justifier. Selon Eric Woerth, ministre du Budget, la France a dépensé moins qu'initialement prévu Le budget de la présidence française de l'Union européenne était prévu à 189 millions d'euros. En réalité, 151 millions ont été dépensés ...». Le ministre a comparé cette enveloppe, qui ne tient pas compte des dépenses externalisées, à celle de la présidence allemande en 2007 180 millions. Quant au coût moyen des autres présidences, il est largement inférieur, autour de 70 millions d'euros».L'affaire» de la douche présidentielleAu-delà de cette facture globale, c'est le coût du sommet de Paris pour l'Union pour la Méditerranée, le 13 juillet 2008, qui a provoqué la fronde de l'opposition. Ce seul sommet a coûté 16 des 171 millions d'euros de la présidence française de l'UE. Il a été organisé au Grand Palais, faute d'infrastructure dédiée dans la capitale», a expliqué mercredi le député apparenté socialiste René Dosière, qui s'est fait une spécialité d'éplucher les dépenses de l'Elysée, s'est indigné d'un dîner des chefs d'Etat pour un coût de euros, soit euros par personne» et de l'installation -pour 4 heures !- d'une douche à l'usage du président, pour un prix de euros».Interrogé sur l'affaire de la douche», Eric Woerth a relevé l'inexactitude de l'élu Ce serait scandaleux si c'était vrai, mais c'est faux !», a t-il répondu, soulignant qu'il ne s'agissait pas seulement d'une douche mais de l'aménagement d'une partie du Grand palais, qui accueillait le sommet. Selon le rapport de la Cour des comptes, cette somme correspond en fait à la zone bureau» du président de la République et aux huit salles d'entretien bilatéraux», avec des douches et toilettes attenantes mises à disposition des du dîner à un million d'eurosS'agissant du dîner du sommet, la Cour des comptes indique que la note avoisine euros pour la restauration pour 200 invités, soit 310 euros par personne - un coût conforme à celui d'un invité à l'Hôtel du ministre des affaires étrangères. Au repas, il faut ensuite ajouter euros en aménagements, soit un total de euros, soit euros par son rapport, la Cour des comptes évoque un sommet hors norme» et extrêmement coûteux pour plusieurs raisons mise en place tardive et dans l'urgence», nombre très inhabituel de délégations 43 chefs d'Etat et de gouvernement», aménagement d'une ampleur exceptionnelle», ce qui a généré des coûts considérables».Face aux critiques, le ministre du Budget a répondu que le coût de la présidence française de l'Union européenne avait représenté 2,40 euros par Français». Trop cher selon le socialiste Pierre Moscovici, pour qui un million d'euros par jour, cela n'a pas grand sens». Cette présidence s'annonçait comme un Sarkoshow. C'est ce qui s'est passé», a-t-il Séguin persiste dans sa critiqueJeudi, le premier président de la Cour des comptes a souligné deux critiques principales les opérations ont été mal programmées. Et il n'y a pas eu de véritable stratégie, les décisions ont été souvent tardives. Ca a été le cas pour le sommet de la Méditerranée».Il n'y a pas eu d'appel d'offres, de véritable cahier des charges. On a improvisé et les fournisseurs s'en sont par exemple donné à coeur joie», a-t-il critiqué. Selon lui, on aurait pu avoir des prestations pour un tiers moins cher».
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LAllemagne a débuté en 2006 une série de 16 pièces commémoratives de 2 € pour la présidence des Länder au Bundesrat, qui devrait se poursuivre jusqu'en 2021.Elle émet également des pièces en commun avec d'autres pays (avec l'ensemble des pays de la zone euro en , 2012 et 2015 ; avec la France en 2013) ou pour d'autres événements (à partir de 2015 pour le 25 e
Dans son rapport sur la communication institutionnelle, adopté en séance le 3 février 2022, l’Académie française se disait consternée par l’effacement du français au profit de l’anglais, qu’elle considère comme une atteinte à l’identité » de notre langue. Il ne s’agit pas, tempère l’Académie, de s’opposer à l’évolution du français, à son enrichissement au contact d’autres langues », mais d’observer que leur afflux massif, instable, incontrôlé, porte atteinte à l’identité et éventuellement à l’avenir » du français. Quid de la responsabilité des politiques dans le processus d’effacement du français ?A LIRE “La Russie est l’une des dernières puissances impériales coloniales“, accuse Macron depuis le Bénin Revenons en arrière. Bruxelles, 23 mars 2006. Dépêche de l’agence Reuters Le président Chirac quitte la salle du Conseil européen pour protester contre le discours en anglais d’Ernest-Antoine Seillière. » Un coup d’éclat, assurément, mais un coup d’éclat sans lendemain pour la langue française. Son successeur, Nicolas Sarkozy, se prépare à donner un coup de rasoir à toute volonté politique de maintenir le français comme langue internationale. Dans un essai paru le 17 juillet 2006, à neuf mois de l’élection présidentielle, M. Sarkozy écrit ainsi Aujourd’hui, notre politique d’intransigeance linguistique nous rend inaudibles. […] Au nom de la francophonie, nous refusons de parler dans une autre langue que le français dans les négociations internationales, y compris dans les discussions informelles qui sont spuissanceouvent les plus importantes. » Huit mois plus tard, le 9 et le 13 mars 2007, désormais candidat à la présidence de la République, Nicolas Sarkozy se contredit Le français, c’est l’âme de la France, c’est son esprit, c’est sa culture, c’est sa pensée, c’est sa liberté. C’est le droit de penser autrement que selon la pensée dominante. La diversité linguistique, c’est la condition de la diversité culturelle et du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes […] Nous avons le devoir pour nos enfants, pour l’avenir de la civilisation mondiale, pour la défense d’une certaine idée de l’homme, de promouvoir la langue française. » Discours à Caen et à Besançon. Après les paroles, les actes. En 2007, Nicolas Sarkozy désormais président travaille à promouvoir à sa façon le français, en nommant par exemple au gouvernement – ministre des Affaires étrangères – Bernard Kouchner qui, en 2006, écrivait La langue française n’est pas indispensable […] Si elle devait céder la place, ce serait précisément à des langues mieux adaptées aux besoins réels et immédiats de ceux qui la délaisseraient. » Une façon de justifier par avance les propos de son homologue britannique qui déclarerait, quelques années plus tard, devant son Parlement 16 juin 2010 Le français est une langue inutile. » Avançons. En janvier 2008, les parlementaires français votent le renoncement à l’exigence de traduction pour les brevets comme il est clairement énoncé à l’article premier du protocole de Londres et ce, contre l’avis de l’Assemblée parlementaire de la francophonie. Ils contribuent à l’appauvrissement terminologique de leur langue et collaborent à la perte de sa fonctionnalité. Le 15 avril 2008, la Commission européenne supprime le français de ses publications statistiques. Le 2 septembre de la même année, Peter Allen, dans le Daily Mail, rapporte les propos du ministre de l’Éducation nationale, Xavier Darcos Dans le futur, peu de gens s’exprimeront en français. » Espérons que le désormais académicien exprimait alors un regret…A LIRE Incidents au Stade de France Darmanin “a raconté des conneries”, estime un sénateur Janvier 2009. Sur intervention du ministre de l’Écologie, Jean-Louis Borloo, la France renonce au français comme langue de travail au sein de l’Agence internationale des énergies renouvelables Irena. Ce renoncement oblige les 27 autres pays de la francophonie à accepter l’anglais comme la seule et unique langue de travail. C’est la France qui a renforcé une hégémonie linguistique adverse à l’encontre des intérêts de tous les francophones. L’Organisation internationale de la francophonie tentera de faire modifier le régime linguistique vers le multilinguisme, en LIRE Ces Français qui frappaient en France libérée Février 2009. Décret relatif au Corps européen. Alain Richard, lorsqu’il était ministre de la Défense, avait justifié l’emploi de la langue anglaise comme seule langue opérationnelle » de ce Corps. Or, il n’y a aucun soldat “native english speaker” dans ce Corps. Ainsi, les langues des deux pays fondateurs, le français et l’allemand, sont exclues, au profit exclusif de l’anglais. En outre, seuls les sigles anglo-américains figureront sur les véhicules des casques bleus. La langue française n’est ainsi plus visible dans un monde où l’image et la représentation symbolique priment. Juin 2009. Le Conseil économique, social et environnemental Cese écrit dans un rapport que le recours à l’anglais comme code commun se généralise, sans que cela soit nécessairement une menace pour la diversité des langues. C’est une facilité dont certains Français hésitent encore à se servir, alors que, pour d’autres, c’est la solution miracle » . Ces notions de facilité et de modernité attribuées à l’anglais et répétées dans divers rapports amènent progressivement les décideurs à renoncer au français. Novembre 2009, Bruxelles. Traité de Lisbonne. La France accepte la nomination d’une haute représentante de l’Union européenne pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité, Catherine Ashton, qui ne parle pas un mot de français ni d’aucune autre langue que l’anglais. Ce choix “sarkocide” est dramatique pour la langue française et la francophonie. Juin 2010, l’arrêté ministériel instituant l’anglais comme seule et unique langue obligatoire pour l’épreuve orale du concours d’entrée à l’École nationale de la magistrature ENM est confirmé par le Conseil d’État. Ainsi est rejetée la requête du Syndicat de la magistrature et de l’Union syndicale des magistrats pour le maintien du choix de plusieurs langues parmi une liste établie par le ministère. Le Conseil d’État renforce l’ancrage de l’anglais dans l’esprit des futurs magistrats. Janvier 2012, enfin, l’Agence française de développement AFD, établissement public agissant pour le compte de l’État, émet un appel à projets pour une conférence, le 14 juin, à Paris. Elle exige de la part des soumissionnaires français des réponses exclusivement en anglais. De Nicolas Sarkozy, on retiendra donc la langue française passée au “Kärcher” dans les institutions internationales. Son langage vulgaire. Sa maîtrise de l’anglais avec ce superbe sorry for the time », s’excusant du temps pluvieux devant Hillary Clinton en visite à l’Élysée, en 2010. Bref le refus de se battre pour le français et la volonté de promouvoir l’anglais. Au tour de François Hollande, président de la République de 2012 à 2017. Rappelons que, en 1994, 60 députés socialistes, dont Jean-Marc Ayrault, avaient saisi le Conseil constitutionnel pour s’opposer à l’application de la loi Toubon, laquelle proposait l’obligation d’emploi du français dans les règlements et contrats, les messages publicitaires, les annonces publiques, les distributions de produits et de services, les organes de diffusion des résultats des travaux de recherche scientifique ayant sollicité une subvention de l’État. Le Conseil constitutionnel, en censurant cette loi au nom de la liberté d’expression ! a ouvert un boulevard aux termes anglais. Il a annulé l’obligation pour le privé d’utiliser les termes équivalents en français créés par les commissions de terminologie. Cependant, ces termes s’imposent à l’administration, car l’article 2 de la Constitution dispose que le français est la langue de la République c’est pour cela d’ailleurs que le terme “ordinateur” a remplacé “computer” et que “logiciel” a remplacé l’horrible “software” . L’administration a donc l’obligation d’employer les équivalents francisés. Mais, sous le quinquennat de François Hollande, on est passé de l’obligation à la recommandation. Les quelques appuis juridiques de la loi Toubon ont été les uns après les autres amoindris au fil des amendements, en toute discrétion. L’indifférence généralisée sur la qualité de la langue par tous les ministères, mise en exergue par le rapport de l’Académie française, est une conséquence de ladite recommandation. La loi Toubon de 1994 est pratiquement une coquille vide. Sans changement de cap, le pire arrivera une mort douce mais programmée. Notons, pour mémoire, quelques renoncements au français sous François Hollande. Mars 2014, le Figaro . La France crée une université française au Viêtnam… en langue anglaise. Michel Guillou, de l’université Jean-Moulin, écrit Il faut dénoncer la position suicidaire des décideurs français qui mettent au placard la langue française et la francophonie, considérées comme démodées […] Le bon sens est balayé. » Et de conclure Sans changement de cap, le pire arrivera une mort douce mais programmée. » En 2014, Pierre Moscovici, membre de la Commission européenne, a adressé à Michel Sapin, ministre des Finances, une lettre entièrement en anglais. Les commissaires français en poste à Bruxelles s’adressent en anglais à l’administration française. Mai 2016. Audrey Azoulay, ministre de la Culture, cautionne le choix d’une chanson en anglais pour représenter la France au concours de l’Eurovision et l’anglais pour l’hymne des Bleus à l’Euro de football. Le mois suivant, la ministre de l’Éducation Nationale, Najat Vallaud-Belkacem, réduit les heures de latin et de grec au motif qu’elles seraient réservées à une élite. Novembre 2016, dans le cadre de la modernisation de la justice, l’Assemblée nationale vote un amendement à l’article 225 du code pénal qui fait de la langue française un discriminant social en France. Il est désormais établi comme discriminatoire d’opérer toute distinction entre les personnes physiques ou morales sur le fondement de leur capacité à s’exprimer dans une autre langue que le français. Cet amendement abroge de fait les dispositions de l’ordonnance de Villers-Cotterêts de 1539 sur la primauté du français en France. Du président Hollande, on se souviendra de ses constructions grammaticales […] personnelles » et d’un discours élyséen […] spongieux » , pour reprendre les mots d’Anne Queinnec. Rien que du mou pour le rayonnement du français. Poursuivons encore. Sous la présidence d’Emmanuel Macron, l’effacement du français s’amplifie dans les ministères. Le Figaro , 21 mars 2018. Macron annonce aux académiciens qu’il veut faire du français la troisième langue la plus parlée au monde. Dans le cadre des mesures d’austérité, la réduction du budget de l’Agence pour l’enseignement du français à l’étranger a entraîné la suppression de 500 postes d’enseignants titulaires. Depuis son arrivée à la présidence, le niveau de français dans les ministères n’a jamais été aussi calamiteux. Le récent rapport de l’Académie produit 30 pages d’exemples Agriloops, One Health, ou le sharepoint de la communauté » ; Taste France, France Connect, Good France, French Impact, Creative Patterns… termes anglais employés par différents ministères et institutions, sans oublier le “Made for Sharing” , slogan officiel des jeux Olympiques de 2024 à Paris. En 2018 encore, le ministère de la Culture décide de ne plus publier le rapport annuel sur l’application de la loi Toubon en France et dans les institutions internationales. En décidant en catimini de neutraliser l’article 22 de ladite loi, il prive les parlementaires et les citoyens de leur droit aux informations sur le devenir de leur propre langue. En 2018 toujours, du Québec cette fois. Emmanuel Macron est lauréat d’un “prix citron” de non-respect du français, pour avoir déclaré au Premier ministre du Québec son intention de renouveler le logiciel » de la francophonie en s’inspirant de l’exemple nord-américain » selon lequel parler l’anglais renforce la francophonie ». Depuis le mois d’avril 2022, nos cartes d’identité sont bilingues français-anglais. La requête de l’Académie française pour le retrait de l’anglais est rejetée par le Premier ministre. Accoupler la langue anglaise à notre identité équivaut à lui donner le statut de langue officielle. Les citoyens français ne peuvent pas réaliser, sur un plan social, économique et identitaire, toutes les implications qui vont rapidement en découler. Les pays francophones sont aussi concernés par l’effacement progressif du français et la montée en puissance de l’anglais en France. Face au constat d’une langue française quasi inexistante dans les institutions internationales, d’une langue truffée d’anglicismes, quels sont les avantages pour ces pays de maintenir le français comme langue officielle ? Ils devront négocier en anglais à Bruxelles ! Quel sera l’intérêt d’apprendre le franglais ? Qui voudra de cette fausse monnaie ? En 1539, l’ordonnance royale fit du français la langue de l’administration et ce “pour le bien-être de nos sujets”. La langue française, née d’une décision politique de François Ier , est une langue vivante. Elle meurt par absence de volonté politique de la promouvoir. Elle meurt par délaissement de ceux qui auraient dû la défendre. Comme l’écrit Alain Borer dans Speak White ! », pourquoi renoncer au bonheur de parler français ? Tracts Gallimard, 2021 La langue évolue, le cancer aussi. La langue est un organisme vivant, mais comme tout organisme, faute de soins, elle meurt. » Du premier mandat Macron, on retiendra donc que pour lui il n’y a pas une culture française. Quand, en février 2022, à Moscou, le président Poutine le salue en français d’un Bonsoir » , le président Macron lui répond en anglais How are you ? » – ainsi, pour le président Macron, un simple mot de politesse ne s’exprime ni en français ni dans la langue de l’autre. Hélène Carrère d’Encausse, secrétaire perpétuel de l’Académie, avait prévenu, à de multiples reprises, des risques que l’anglicisation faisait courir à la langue française. Aujourd’hui, telle une vigie, elle alerte avec force sur la proche disparition du français Il y a un moment, écrit-elle, où les choses deviendront irréversibles. » La langue anglaise envahit toute communication sociale puis, peu à peu se substitue même à la langue que l’on parlait chez soi Quinze années d’atteintes répétées de nos gouvernements contre notre langue ont conduit les francophones à se soumettre à l’anglais, et ce sans aucune injonction. La langue anglaise envahit toute communication sociale puis, peu à peu se substitue même à la langue que l’on parlait chez soi » , note Paul-Marie Coûteaux. Aujourd’hui, le principe de substitution non seulement ne soulève plus l’indignation dans l’opinion publique mais il s’est installé. Cependant, renoncer à la langue française ne semble pas suffisant. Il reste maintenant à la rendre “inintelligible”. L’invasion des anglicismes, la propagation de l’écriture inclusive et des nouveaux pronoms personnels brisent sa rigueur et la richesse de ses nuances. Charpentée par la foi chrétienne, la langue française relie les peuples à leurs racines. L’acharnement des politiques à renoncer à notre langue contribue à nier nos origines. Sa défense est donc aujourd’hui vitale. Un dernier mot. La plupart des candidats à la dernière élection présidentielle se référaient au général de Gaulle. Qu’ils s’inspirent donc de sa lettre du 19 juillet 1962 adressée à son ministre J’ai constaté, notamment dans le domaine militaire, un emploi excessif de la terminologie anglo-saxonne. Je vous serais obligé de donner des instructions pour que les termes étrangers soient proscrits chaque fois qu’un vocable français peut être employé, c’est-à-dire dans tous les cas. » Quant à ceux qui se réfèrent à François Mitterrand, qu’ils méditent ce qu’il écrivait en 1986 Un peuple qui perd ses mots n’est plus entendu de personne. » Son Premier ministre Pierre Mauroy avait le souci du patrimoine linguistique de la France et, par là même, de son identité culturelle. Si tout ce qui est jeune, moderne et dynamique, si tout ce qui signifie technique et progrès, si tout ce qui est propre à faire rêver ne peut que s’exprimer dans une autre langue, il se crée à la limite une situation de colonisation portant atteinte à la dignité même de la nation » , déclarait-il en 1982. C’était on ne peut plus clair. Mais huit ans plus tôt, le 19 mai 1974, pour annoncer au monde entier son élection à la présidence de la République française, Valéry Giscard d’Estaing avait fait le choix de s’exprimer en anglais. Ainsi, chef d’État d’un pays francophone, il déniait au français son statut de langue internationale. Le président “Giscard à la barre” a montré l’exemple, les élites ont perçu son message. Deux générations de Français ont assisté dans une indifférence généralisée au lent et impitoyable sabordage de leur langue. La responsabilité des politiques dans le choix du renoncement au français est immense. L’incompétence de l’État, son incurie et la trahison des hautes institutions sont la cause du délabrement de la langue française et de sa mise hors jeu de la scène internationale. * Jean-Loup Cuisiniez est polyglotte. Il a été porte-parole du Collectif intersyndical pour le droit de travailler en français en France. KM: 1542 Qualité de la monnaie : FDC Pays : France Atelier : Paris Année : 2008 Métal : Bi-Metallic Valeur faciale : 2 Euro 8.50 gr #Numismatique #Collection #Inspiration #Histoire La France a fait un pari transformer l’Europe communautaire en un multiplicateur de puissance, mais les élargissements successifs ont contribué à réduire son poids relatif. Ce qui produit un grand malaise chez les Français. OR, LA FRANCE, toujours, rêve de la puissance » [1], écrit Olivier Kempf. Voilà une réflexion qui va nous servir de boussole pour comprendre les calculs et les malaises de la France dans l’Union européenne à l’heure de la mondialisation [2]. France-UE, pourquoi un tel malaise ? Nous répondrons que la France a fait un pari transformer l’Europe communautaire en un multiplicateur de puissance I, mais les élargissements successifs ont contribué à réduire son poids relatif II, ce qui produit un malaise III. I. La France a fait un pari transformer l’Europe communautaire en un multiplicateur de puissance… Chacun sait que la France est un pays fondateur de la Communauté européenne du charbon et de l’acier CECA, 1951 puis de la Communauté économique européenne CEE, 1957. La construction d’un marché commun s’inscrit bien dans une dynamique de la mondialisation faciliter les échanges à l’intérieur d’une zone. En revanche, bien peu font un rapprochement que la chronologie impose pourtant comme une évidence c’est au moment où elle commence à perdre pied dans son empire colonial – notamment avec la défaite de Dien Bien Phu en mai 1954 puis la perte de l’Indochine, mais encore le déclenchement de la guerre d’Algérie le 1er novembre 1954, sans oublier les indépendances du Maroc et de la Tunisie en 1956 – que la France s’implique dans la construction européenne. Pour le dire comme dans une salle de boxe française, Paris effectue un changement de pied », basculant le poids du corps du pied gauche sur le pied droit pour frapper l’adversaire du pied gauche, basculant sa quête de puissance de l’empire colonial sur la construction européenne. Parce qu’il s’agit toujours – quand on parle de la France – d’une quête de grandeur, d’une recherche de puissance … cachées derrière des rideaux de fumées politiques, mais que voulez-vous, voilà une marque de fabrique. Il s’agit pour le dire d’une formule de faire de l’Europe un multiplicateur de la puissance de la France ». Notons, au passage, que l’on trouve aussi l’expression démultiplicateur » de puissance, ce qui au vu du dictionnaire semble moins adapté puisqu’il s’agit d’un système de transmission assurant une réduction de vitesse » Petit Larousse, 1972. A moins de vouloir dire que l’Europe communautaire aurait été un élément de réduction de la puissance de la France... Traumatisée par l’étrange défaite » de 1940, pour reprendre le titre d’un ouvrage de Marc Bloch, éprouvée par la décolonisation, la France cherche dans la construction européenne un multiplicateur de puissance. Le pari s’exprime ainsi Puisque par mes seules forces je ne peux atteindre mes objectifs de puissance, la France va mutualiser ses moyens avec ceux de ses partenaires et les mettre au service de ses objectifs, et ce, sous sa direction ». Une partie des élites y a vu une possibilité de substitution à la voie nationale, jugée dépassée, laissant de côté la recherche d’un rang ou d’une gloire au profit d’une expansion économique. Ces réalistes » se sont retrouvés dans le projet de la CECA qui marie l’audace institutionnelle de la supranationalité avec une option sectorielle et permet l’ancrage du nouvel Etat ouest-allemand 1949 à l’Occident tout en assurant le retour de l’initiative politique à la France. Parce qu’il s’agit – évidemment – de construire une Europe communautaire qui soit, non seulement conforme aux intérêts de la France, si possible à son image quoi rêver de plus beau ? mais dans tous les cas au service des intérêts de la France. Le pari pourrait se formuler ainsi Puisque par mes seules forces je ne peux plus atteindre mes objectifs de puissance, la France va mutualiser ses moyens avec ceux de ses partenaires et les mettre au service de ses objectifs, et ce, sous sa direction éclairée ». C’est la moins kantienne des nations européennes. Elle ne rêve pas de la paix perpétuelle ». La France a une relation ambigüe avec l’Europe communautaire, vue comme un outil de puissance lui permettant de compenser son relatif déclassement et ses douloureux échecs. Le général de Gaulle lui-même, revenu au pouvoir après l’entrée effective dans la CEE le 1er janvier 1958, fait le pari de la contrôler au profit de la seule France. Le général de Gaulle y ajoute même un objectif, faire de la construction européenne non seulement un multiplicateur de la puissance de la France mais un moyen de ligoter l’Allemagne fédérale et de contester les velléités hégémoniques des États-Unis. Ces deux dimensions stratégiques sont sous-jacentes dans le traité de l’Elysée 1963. L’Allemagne à l’époque, rappelons-le, est divisée et chargée de la honte du nazisme, quant à l’Angleterre le général la boute par deux fois hors de la CEE. Il s’agit de faire construire l’Europe des États, de maintenir l’intergouvernementalité, terme abscons qui signifie un système de compromis qui laisse en dernier ressort un droit de veto à chaque État . Ce qui porte le risque de l’Europe du plus petit commun dénominateur. De Gaulle disparu et la chute du Rideau de fer survenue, la France fait un choix audacieux avec le traité de Maastricht, mélange de fédéralisme et de logique intergouvernementale. Parce que, comme toujours, les élites françaises se croient tellement malines qu’elles pensent être en mesure de contrôler ces gros lourdauds d’Allemands ». Pourtant, en 1995, un diplomate français qui servit sous le général de Gaulle et ses successeurs, Gabriel Robin, faisait le bilan suivant Lentement mais sûrement [l’Allemagne] est parvenue à ses fins. Elle voulait une Europe élargie et libérale, elle l’a obtenue. À chaque étape, elle a su faire coïncider les progrès de l’Europe avec ceux de son émancipation nationale et de son retour sur la scène internationale. Elle n’a jamais rien sacrifié que de façon provisoire et révocable. L’Europe s’est toujours arrêtée au seuil du sanctuaire où elle préservait son intégration atlantique, son Ost-Politik et sa Deutsche-Politik. La France attendait de l’Europe une protection ; elle y a renoncé. L’Allemagne en subissait les contraintes ; elle s’en est libérée. L’une a mieux fait ses affaires que l’autre. Il n’y a pas lieu de lui en vouloir mais il ne sert à rien de l’ignorer. » [3] Ainsi, dès 1995, un diplomate français pouvait faire ce diagnostic voyons pourquoi et en quoi il semble prémonitoire puisque les années suivantes renforcent cette évolution. Vidéo France-UE, des relations complexes Pour comprendre - en 2 minutes - les relations entre la France et l’Union européenne. D’une utilisation facile en classe, cette vidéo de Pierre Verluise met le doigt sur les ambiguïtés françaises au sujet de la construction européenne. Vidéo réalisée en synergie avec le CSFRS II. … mais les élargissements successifs ont contribué à réduire son poids relatif, Aussi longtemps que dure la Guerre froide 1947-1990, les élargissements successifs ne semblent pas remettre en cause la prééminence de la France sur la construction européenne. Encore que l’entrée du Royaume-Uni – avec l’Irlande et le Danemark – en 1973 marque une révolution que la France tarde à saisir l’arrivée massive des méthodes du lobbying dans les institutions européennes. La France attend le début des années 1990 pour réaliser l’urgence de développer à Bruxelles un lobbying des intérêts français. Calculez, il faut seulement deux décennies à Paris pour comprendre le contexte dans lequel elle évolue. Ce qui laisse penser qu’il ne suffit pas de rêver à la puissance jour et nuit pour savoir défendre concrètement ses intérêts. C’est l’unification de l’Allemagne le 3 octobre 1990 et la fin de la Guerre froide en novembre 1990 qui amorce une dynamique délicate, tant en ce qui concerne l’Union économique et monétaire UEM que les élargissements. D’abord parce que l’unification de l’Allemagne marque l’obtention de l’objectif géopolitique majeur de l’Allemagne depuis sa division en 1949. La République démocratique d’Allemagne RDA était son Alsace-Lorraine, pour le dire d’une formule. N’oublions pas que le 3 octobre 1990 marque un élargissement non-dit de l’Europe des 12 puisque l’ex-RDA intègre de facto l’Europe communautaire, et accessoirement l’OTAN mais c’est une autre histoire. Ensuite parce que la France voulant contrôler cette puissance majeure en train d’émerger au centre du continent choisit une fuite en avant » pour le dire de façon rugueuse, ou pour le dire autrement un plus d’Europe ». Paris accepte d’échanger l’unité allemande contre le sacrifice du mark, pourtant symbole du miracle » ouest-allemand. Le sacrifice du mark est identifié comme la garantie de l’ancrage allemand à l’Europe communautaire, la certitude qu’elle ne va pas basculer vers l’Europe du centre-Est mais rester arrimée à l’Europe de l’Ouest, et d’abord à la France. Pour mettre en place ce nouveau calcul, la France sacrifie sa propre compétence régalienne en matière monétaire et cède successivement aux exigences allemandes quant à la conception de l’euro et de sa mise en œuvre. La RFA impose sa définition des critères d’éligibilité à la monnaie commune au moment de la rédaction du traité de Maastricht [4]. Considérons maintenant des évènements parfois passés sous silence mais qui témoignent de la modification du rapport de force entre la France et l’Allemagne. En 1993, peu après la ratification du traité de Maastricht, la France compte obtenir en échange de ses nombreuses concessions à l’Allemagne quant à la conception de la monnaie unique - une satisfaction de prestige héberger le siège de la future Banque centrale européenne BCE. Les Français soutiennent la candidature de la ville de Lyon. De leur côté, les Allemands avancent le dossier de leur place financière Francfort. Ils répondent aux négociateurs français cherchant à défendre la deuxième agglomération de l’Hexagone Nous ne voyons pas pourquoi vous vous fatiguez encore à nous parler de Lyon. Nous souhaitons que le siège de la BCE soit à Francfort. Il sera à Francfort. » En 1995, les Allemands reviennent pourtant sur le nom de la future monnaie commune, convenu lors de la mise en place du Système monétaire européen, en 1978 - 1979. Les Français, à commencer par le président Valéry Giscard d’Estaing, pensent depuis cette époque avoir gagné cette bataille hautement symbolique en faisant accepter l’Ecu, référence à une ancienne monnaie française. Ce qui n’empêche nullement les Allemands d’annoncer en 1995 à la table des négociations Nous refusons désormais que la monnaie unique s’appelle l’Ecu. Ce sera l’Euro. » Les Français en restent sidérés. Les représentants des autres pays déclarent cette affaire regrettable ». Les Allemands reprennent alors la parole Ce sera l’Euro. La discussion est close ». Le président Jacques Chirac doit lui-même préciser on ne rit pas… » En 1997 - 1998, la nomination du président de la Banque centrale européenne voit Paris défendre la candidature de Jean-Claude Trichet, gouverneur de la Banque de France. Finalement, l’Allemagne impose son candidat, Wim Duisemberg, pour la première moitié du mandat, laissant au candidat de Paris la seconde moitié. Présentant ce succès » diplomatique à la presse, le président Jacques Chirac doit lui-même préciser on ne rit pas… » À son retour en Allemagne, le chancelier Helmut Kohl essuie une forte critique pour cet étrange partage de présidence. Ainsi, les négociations monétaires européennes démontrent combien la marche à la monnaie unique – loin d’apaiser les tensions nées entre la France et l’Allemagne lors de la chute du mur de Berlin – révèlent au contraire des tensions persistantes entre Paris et Berlin. Notons, à la marge, que durant toutes ces années 1990 l’Union européenne a amplement démontré à la face du monde son incapacité à stopper des guerres civiles atroces en ex-Yougoslavie…pour finalement demander aux États-Unis de venir ramener la paix à deux heures et demi d’avion de Paris. Considérons maintenant les élargissements post-guerre froide. Je ne reviens pas sur le débat approfondissement ou élargissement, remporté par l’Allemagne [5]. Concentrons-nous sur un aspect moins connu les incidences institutionnelles des élargissements de 2004 [6], 2007 et 2013. Considérons deux incidences, la formation de la Commission européenne et le nombre de voix au Conseil pour chaque État. . La formation de la Commission européenne. Initialement, les pays les plus peuplés de l’Europe communautaire disposaient de deux commissaires et les moins peuplés d’un seul commissaire. Le traité de Nice 2001 devenu effectif avec l’élargissement du 1er mai 2004, change la donne. La nouvelle Commission initialement prévue pour le 1er novembre 2004 a pour caractéristique de compter un seul commissaire par État membre, quelle que soit sa population. La nouvelle règle induit donc la perte d’un des deux commissaires pour les cinq États les plus peuplés l’Allemagne, l’Espagne, la France, l’Italie et le Royaume-Uni. Il semble difficile de défendre que les cinq États les plus peuplés de l’UE réalisent ainsi une opération qui se traduirait automatiquement par un gain d’influence, voire de puissance. Bien au contraire, tout laisse à penser que cette concession contribue à diminuer leur poids relatif dans le processus décisionnel communautaire. . Le nombre de voix au Conseil pour chaque État. La France à perdu à la faveur des élargissements post-guerre froide un quart de son poids politique. Celui-ci est recalculé à chaque nouvel élargissement, afin de faire de la place aux nouveaux entrants, puisqu’on ne pourra jamais distribuer plus de 100% de droits de vote. À travers les élargissements successifs de 2004, 2007 et 2013, le poids politique relatif de la France est passé de plus de 12% à un peu plus de 8%. Autrement dit, la France a perdu à la faveur des élargissements post-guerre froide un quart de son poids politique. Ces deux observations peuvent être interprétées de deux façons différentes, également exactes. Une première interprétation avance que tous les pays les plus peuplés ont perdu » autant de voix et que cela est donc sans importance, sauf que les pays les moins peuplés ont de manière relative essuyé une perte moins importante que les plus peuplés. Une deuxième interprétation consiste à se recentrer sur le calcul de la France à l’égard de la construction européenne – précédemment – et à constater que cette redistribution des pouvoirs est à l’opposé de ce qui avantagerait Paris. Terminons en mentionnant que la crise de 2008 ouvre à l’Allemagne d’Angela Merkel, en meilleure santé économique que tous les autres partenaires, un véritable boulevard pour affirmer sa puissance. C’est la chancelière qui décide – seule – du tempo et du périmètre des concessions faites aux pays les plus affaiblis pour les forcer à tourner la page des dépenses excessives et les contraindre à prendre des mesures de rigueur qui finissent par étouffer la croissance économique, ce que Madame Merkel finit par admettre en 2013 à la veille de nouvelles élections… III. … ce qui produit un malaise Dès le milieu des années 1990, l’ambassadeur Gabriel Robin s’interroge sur la pertinence pour la France de tant miser sur la construction européenne. Il invite les autorités à voir plus large et – tout en restant dans l’UE – à valoriser les atouts de la France comme État-nation dans le vaste monde post-guerre froide. [7] Il écrit – je le rappelle en 1995 Pour compenser les effets centrifuges de l’élargissement, il faudra étendre le champ de compétence de l’Europe, accroître les pouvoirs des institutions communautaires et soumettre de plus en plus les États à la discipline de votes majoritaires. Plus on ira dans ce sens, plus la France verra sa marge d’autonomie se réduire et son sort dépendre d’autorités qu’elle ne contrôle pas ; plus nombreuses seront, pour elle, les occasions de se trouver rejetée dans la minorité par des majorités de rencontre, voire des majorités systématiques. On se rassurera en pariant que l’Europe gagnera en puissance ce que la France perdra en liberté, que les décisions communautaires seront toujours bonnes, que la France entraînera l’Europe au lieu d’être entraînée par elle. Mais c’est un pari et tout indique qu’il est déjà perdu, y compris le soin qu’on met à le dissimuler. Pour qui veut voir, les signes ne manquent pas d’une lente mais inexorable diminutio capitis qu’aucune contrepartie ne vient balancer. […] Étrange attitude, en tout cas, que celle de ce pays c’est au moment où l’Europe est entrée dans la phase des rendements décroissants qu’elle choisit de s’y investir à fond ; plus le pari est risqué, plus l’espoir de gain s’éloigne, plus il augmente sa mise ; moins il reçoit, plus il se croit tenu de donner, et moins l’Europe est française, plus la France s’y déclare attachée. [8] » Que l’on soit d’accord ou pas avec Gabriel Robin, que l’on reconnaisse ou non à ce texte des prémonitions fulgurantes au sujet des incidences des élargissements post-guerre froide… peu importe. L’essentiel est de convenir que ce texte témoigne pour le moins d’un malaise français à l’égard de la construction européenne, à l’heure du premier élargissement post-guerre froide 1995. L’Europe enlisée, une France paralysée, c’est un triste tandem. 18 ans plus tard - le temps de faire d’un nourrisson un électeur - l’ambassadeur Francis Gutmann, ancien Secrétaire Général du Quai d’Orsay, écrit en 2013 sur Diploweb L’Europe était un grand rêve et elle a apporté la paix. L’Europe était un grand dessein, elle n’est plus qu’un marché offert à tous les appétits. D’élargissement en élargissement, elle n’a plus de vision. La technocratie lui tient lieu de politique. Elle n’a plus de voix, elle n’a pas de défense, elle n’a plus de croissance. Son ambition désormais est d’exister seulement et non plus d’exister vraiment. L’Europe devait porter la France aux dimensions nouvelles du monde. Aspirant à décider de presque tout, elle est devenue l’alibi commode de trop de ses renoncements. Elle devait l’agrandir, elle l’a émasculée. L’Europe enlisée, une France paralysée, c’est un triste tandem. » Comment en est-on arrivé à ce qu’une personnalité de cette envergure écrive cela ? L’UE est longtemps fantasmée à Paris comme une caisse de résonnance de nos desiderata, avec cependant une contradiction cette politique remet en question l’État-nation, son identité, ses marges de manœuvre. D’où les intérêts marqués de Paris pour les avant-gardes » J. Chirac ou la défense du thème de la coopération renforcée » Nice, c’est-à-dire un groupe de quelques pays en phase sur un projet. D’où le succès d’une formule pourtant pleine d’ambiguïté d’un Jacques Delors pour la formation d’une fédération d’États-nations ». La culture historique française ne va pas dans le sens d’une communautarisation accrue, qui repose sur la recherche d’alliances et du consensus en orientant les prises de décisions si possible en amont, alors que la France recherche prioritairement un avantage de position dominante sans intégrer que le principe communautaire repose d’abord sur le principe d’une compétition à chances égales, puis la recherche d’alliances et de compromis. En fait, les autres pays membres ne sont pas ... idiots. Ce qui devrait nous rassurer nous surprend. Par ailleurs, l’ambition de transformer la construction européenne un multiplicateur de la puissance française s’est heurté à l’incompréhension des autres pays membres pour deux raisons . soit parce qu’ils n’étaient pas dupes, voire qu’ils avaient eux-mêmes leurs propres objectifs, par exemple les Britanniques ; . soit parce qu’ils ne partageaient pas la conception française de la puissance, notamment dans sa relation volontiers contestataire des aspirations hégémoniques des États-Unis, ce fut le cas de l’Allemagne fédérale, avant comme après l’unification, sauf en 2002 pour des raisons électorales, Gerhard Schröder flattant le pacifisme de l’opinion allemande pour être réélu à l’automne alors que les États-Unis brûlaient d’en découdre en Irak. Durant toutes les années 1990, l’absence diplomatique de l’Europe communautaire sur les grands dossiers politiques internationaux de l’après guerre froide, à commencer par les guerres dans les Balkans, ont été vécus comme des échecs humanitaires et politiques pour l’UE. Ils ont relativisé d’autant l’ambition française de voir l’Europe jouer un rôle international de premier plan. Il faut bien en convenir, notre bilan n’est pas aussi brillant qu’escompté. Côté français, cette situation produit un profond malaise, pour partie non dit parce que les élites politiques qui ont porté les paris sous-jacents de la France à l’égard de la construction européenne, soit ne sont plus en responsabilité – le temps passe, pour tout le monde – soit n’ont généralement pas le courage d’assumer l’échec relatif de leurs brillants – brillants évidemment – calculs. Est-ce exagéré de parler d’échec relatif ? Non si on veut bien faire ce que beaucoup préfèrent passer sous silence, à savoir le bilan point par point. Ce bilan, le voici "Avis à la population on recherche un champion pour faire des démonstrations délicates" . La construction européenne était supposée permettre de ligoter l’Allemagne ? Il faudrait être très fort pour arriver à démontrer que depuis l’ouverture du Mur 1989 Paris domine et maîtrise l’Allemagne fédérale. . La construction européenne était supposée transformer l’Europe communautaire en moyen de contester les tentations hégémoniques des États-Unis ? Il faudrait être très fort pour arriver à prouver que l’Union européenne – dont 22 membres sur 28 à la date du 1er juillet 2013 sont membres de l’OTAN – est devenue un outil pour contester la puissance américaine. En revanche, il serait facile de démontrer que beaucoup de pays à la fois membres de l’OTAN et de l’UE sont prêts à sacrifier beaucoup de leur crédit politique et de leurs moyens financiers pour satisfaire – a minima il est vrai – aux demandes de Washington, en Afghanistan ou/et en Irak. Et la France n’en a –t-elle pas pris acte en revenant dans le commandement militaire intégré de l’OTAN 2009 ? En revanche, on attend encore le décollage de l’Europe de la défense… Que Nicole Gnesotto publie en 2014 à la Documentation française un livre intitulé Faut-il enterrer la défense européenne ? montre l’état du projet. . Enfin, la construction européenne était supposée être un multiplicateur de la puissance française dans le monde, un substitut à l’empire colonial perdu. Il faudrait être vraiment très fort pour démontrer que la France d’aujourd’hui pèse plus dans le monde que celle de la première moitié du XXe s. Alors, que reste-t-il des brillants calculs de Paris ? Il reste … le marché unique et des transferts de souveraineté, de l’échelle nationale à l’échelle sous-continentale de l’UE. Comment s’étonner que les élites politiques ou intellectuelles ne se bousculent pas au journal télévisé pour l’expliquer aussi simplement ? Il n’y a que des mauvais coups à prendre à expliquer qu’on a été mauvais. Alors, mieux vaut faire – comme la plupart – silence radio, et silence télé, tant qu’à faire. Les promesses de lendemain qui chantent se terminent en un couac disgracieux. Sauf que les Français ne sont pas idiots. Certes, ils ont longtemps laissé faire dans un consensus permissif » dont ils n’ont pas à être fiers, mais les années 1990 marquent une rupture. Certes, ils ne connaissent pas dans le détail, les traités, les annexes des traités, les dates et les citations, les calculs non dits et le fonctionnement des institutions. Mais ils sont - semble-t-il - capables de comprendre intuitivement que le compte n’y est pas, que les promesses de lendemains qui chantent se terminent en un couac disgracieux, que la France d’aujourd’hui pèse moins qu’hier. Et ça, ça ne passe pas. Parce que la France rêve toujours de grandeur, et a minima de maîtriser son devenir. Alors pour dire leur malaise, les Français participent peu aux élections pour le Parlement européen, tous les cinq ans. Alors pour dire leur malaise - puisqu’on ne leur a pas demandé leur avis sur le grand élargissement de 2004 qui – qu’on le dise ou non - change la nature de l’UE – ils se saisissent du premier référendum européen qui se présente celui de 2005. Le référendum de 2005 porte sur le projet de traité constitutionnel pour l’Union européenne, né de la Convention présidée par Valéry Giscard d’Estaing. Après le demi-échec du sommet et du traité de Nice, il s’agit de donner un tournant plus fédéraliste aux institutions européennes, par exemple en instituant un Ministre européen des Affaires étrangères. Il s’agit d’adapter les institutions à un nombre de plus en plus élevé de pays membres, ce qui semble cohérent. Sur la foi de sondages qui lui laissent penser que les Français voteront Oui », le président J. Chirac annonce le 14 juillet 2004 qu’il choisit la voie référendaire pour ratifier ce texte, et non pas la voie - plus sûre - du Congrès, c’est à dire la réunion du Sénat et de l’Assemblée nationale. Il est vrai que la procédure référendaire peut sembler plus proche du peuple, plus démocratique », et depuis le temps qu’on reproche à l’UE son déficit démocratique, puisque les sondages annoncent que le peuple s’apprête à voter oui », autant lui demander son avis… Jacques Chirac, étiqueté gaulliste manque cependant de conviction pour défendre ce texte, et en une forme d’acte manqué il le présente avec maladresse lors d’une émission télévisée en public. À l’occasion des échanges avec des citoyens invités sur le plateau, il donne l’impression de découvrir l’existence du chômage de masse et de longue durée ! Ce qui produit un effet fâcheux, presque insultant pour les millions de Français concernés. Et les partisans du non » ont déjà pris de vitesse les partisans du oui ». Les nonistes » sont majoritaires sur la Toile, multiplient les blogs, les liens, les forums. Un professeur d’histoire-géographie du sud de la France devient une référence dans l’exégèse de ce texte long et complexe, on peut le citer dans les discussions entre amis. Un mois avant l’échéance du référendum, une cartographie de Toile consacrée aux affaires européennes – faite pour le site touteleurope – montrent que les partisans du non » ont gagné la bataille de l’Internet. Les partisans du oui », partis trop tard, maladroits et peu dynamiques sur Internet, sont tétanisés ! Le 29 mai 2005, le résultat est édifiant avec une participation élevée pour une question européenne 69,3%, la réponse est non » à 55% ! Un non » franc et massif. Un non » qui est interprété comme le coup de frein brutal d’un pays fondateur de l’Europe communautaire qui pèse d’un poids significatif dans ses institutions et s’attribue un rôle actif. Un non » suivi quelques jours plus tard d’un non » des Pays-Bas. Le texte est mort, du moins sous cette forme. Le journaliste spécialisé Jean Quatremer déclare que l’Europe est en coma léger ». Coma léger parce que le président de la République française n’a pas été capable d’obtenir un oui » des français. Coma léger parce qu’il lui reste deux ans de mandat à faire, de surcroît dans une cohabitation qui a vu la gauche se diviser elle aussi entre partisans du non » – dont un certain Laurent Fabius – et ceux du oui ». Coma léger parce que les jeunes ont, pour la première fois, voté majoritairement non », alors qu’ils étaient jusque-là traditionnellement pro-européens. Coma léger parce que personne ne voit comment l’UE va sortir de cette impasse institutionnelle née des élargissements post-guerre froide 1995, 2004. Ce texte a été il est vrai, payé cher par les politiques qui se sont engagés dans sa rédaction puis dans sa présentation au public. Ils ont l’impression d’avoir perdu du temps, de l’énergie et du crédit. Il va sans dire que le poids politique de la France dans l’UE diminue d’autant. Comment pourrait-il en être autrement ? Comment un pays qui bloque l’adoption d’un texte supposé améliorer le fonctionnement institutionnel de l’UE pourrait-il maintenant donner des leçons ? Après l’échec de la Communauté européenne de défense CED – en 1954 – la France porte avec l’échec du referendum de 2005 la responsabilité d’une crise européenne majeure. À tort ou à raison, la France parait un frein et non plus un aiguillon de la construction européenne. Dès lors il est difficile de se hausser du col, faire des mouvements de menton, donner des leçons et tracer des perspectives avantageuses. Les politiques français ne se bousculent plus pour porter les idées européennes parce qu’ils sentent bien qu’il n’y a que des bulletins de vote à perdre. Pourtant, un certain Nicolas Sarkozy prépare sa candidature à la présidentielle de 2007. Il fait savoir qu’en cas d’élection il s’engage à revenir à la table des négociations pour de nouvelles institutions européennes et à réfléchir à la place de la France dans le commandement militaire intégré de l’OTAN. Opposé à Ségolène Royal, il l’emporte assez largement au second tour. Dès lors, il considère qu’il dispose d’une légitimité démocratique pour relancer ces deux processus. Le soir même de son intronisation à l’Elysée, le 16 mai 2007, il se rend à Berlin pour rencontrer la chancelière Angela Merkel. Il l’embrasse avec un enthousiasme que Madame Merkel n’apprécie guère semble-t-il, elle le recadre au sujet de l’Union Méditerranéenne, mais ils s’accordent sur une méthode pour relancer le processus institutionnel à travers un toilettage du projet de traité constitutionnel. Après un sommet européen en juin 2007, l’affaire est pliée à l’automne 2007 avec le traité de Lisbonne. Le traité de Lisbonne reprend pour l’essentiel le texte refusé par les Français et les Hollandais, mais il en retire les concepts les plus fédéralistes, le Royaume-Uni brillant à la manœuvre. Comme il l’avait annoncé, Nicolas Sarkozy ne passe pas par la voie référendaire pour le faire ratifier – pas fou – mais par la voie du Congrès qui l’accepte début 2008. Chacun pourra philosopher sur la nature démocratique de la procédure qui consiste à refaire passer un texte qui a été refusé par referendum par la voie du Congrès, après l’avoir il est vrai amendé à la marge, en lui ôtant une partie de sa dimension fédéraliste, par exemple en changeant l’intitulé du poste du responsable de la politique étrangère de l’UE qui n’est plus ministre mais Haut représentant. La presse de l’époque ne jette pas d’huile sur le feu, passez, y a rien à voir », on tourne la page. Un coup de chaud survient cependant lorsque les Irlandais décident de voter non ». Pour la deuxième fois – on l’avait déjà fait pour le traité de Nice – les Irlandais sont invités à voter une deuxième fois pour le traité de Lisbonne, en 2009. Soulagement, ils acceptent une deuxième fois de se déjuger. Chacun pourra à nouveau philosopher sur la nature démocratique du procédé, je note simplement que les Irlandais ont obtenu quelques concessions à cette occasion, dont la suppression de la réduction du nombre de Commissaires au deux tiers du nombre des pays membres, à l’horizon 2014 ou 2017. Cette idée a été effectivement passée à la trappe fin 2013, dans un silence assourdissant. Nous pourrions encore longuement détailler le malaise français à propos de l’UE. Expliquer dans le détail comment la chancelière Angela Merkel castra littéralement non pas Nicolas Sarkozy mais un projet porté par Nicolas Sarkosy, l’Union Méditerranéenne – lancée imprudemment sur les estrades électorales début 2007 – en une Union pour la Méditerranée Processus de Barcelone » UpM. Pour le dire rapidement, Berlin fit rentrer un projet de grandeur française sur les bords de la Méditerranée dans le cadre étroit de l’administration européenne. À la fin du quinquennat de N. Sarkozy, l’UpM était pratiquement passée à la trappe. En revanche, A. Merkel avait imposé son tempo et son périmètre aux mesures de l’UE pour réduire la crise de l’euro, N. Sarkozy étant réduit à attendre son bon vouloir… Puisqu’on ne change par une méthode qui échoue, nous pourrions encore longuement détailler le malaise français avec le cas de François Hollande qui lors de sa campagne électorale pour les présidentielles de 2012 avait expliqué qu’il exigerait un Pacte européen pour la croissance et l’emploi financé par l’UE avant de faire ratifier le Pacte budgétaire européen. Oh, on a bien raclé quelques fonds de tiroirs pour habiller la fin de non recevoir… mais le compte n’y était pas. Et F. Hollande a fait ratifier par le Congrès ce fameux texte qui met en place un glissement de fédéralisme monétaire – l’euro – nous passons sous la pression de la crise à un fédéralisme budgétaire – via le contrôle par la Commission européenne, en amont du Parlement, sur le projet de budget. Fédéralisme budgétaire, formulation a minima. Olivier Kempf écrit Si de nombreux commentateurs parlent de fédéralisme budgétaire’, c’est bien de fédéralisme politique qu’il s’agit. Car derrière ces mots de fédéralisme budgétaire, il faut entendre arbitrage, décision, y compris pour imposer telle ou telle décision à un État membre dans le besoin’ ». [9] Olivier Kempf n’a peut-être pas tort mais il faudrait alors préciser fédéralisme politique incomplet. Si l’ampleur de la crise économique fait passer ces débats complexes à l’arrière plan, nul doute cependant que ce changement de nature de la construction européenne, suscite un malaise dans de larges pans de l’opinion publique française. Pour le dire de manière provocante, comment la France ne ressentirait-elle pas un profond malaise dans une Europe à l’heure allemande » [10] ? En fait, le ministre des finances allemand fait lui-même cette référence durant l’été 2013. Et le 2 mai 2014, Le Monde publie un article dont le titre semble sans ambiguïté "Tous à Berlin ! " La capitale de l’Allemagne est devenue celle de l’Europe », avec en sous-titre Les faiblesses de Bruxelles et de Pais ont favorisé la domination allemande. » Pour achever la démonstration, faisons référence à Olivier Rozenberg, chargé de recherche à Sciences Po. Dans le numéro 61-62 de Questions internationales publié en mai-août 2013, celui-ci présente un article intitulé, Avec l’Union européenne, un tournant majeur ». Olivier Rozerberg explique ce qu’il appelle le déclin de l’influence française dans l’UE depuis une dizaine d’années ». Il distingue 4 causes. 1. La France est moins puissante politiquement dans l’UE parce qu’elle est moins puissante économiquement en Europe. C’est devenu une évidence, la France est nettement derrière l’Allemagne en terme de capacités comme de performances économiques. Dans un contexte de crise économique et de crise budgétaire, cela réduit considérablement la marge de manœuvre de Paris. 2. La France a perdu la centralité qui était sa caractéristique en Europe. Centralité géographique, perdue à la faveur des élargissements de 1995, 2004, 2007 et 2013 qui ont déplacé vers le centre-est le centre de gravité de l’UE. Centralité politique, à travers les jeux d’alliances, où la position de la France est devenue plus inconfortable, faute d’avoir compris rapidement qu’il fallait prendre en compte les nouveaux membres. Pour utiliser une métaphore sportive, tout se passe comme si la France, privée de la position de meneur de jeu, était contrainte de jouer en attaque ou en défense. Avec plus ou moins d’adresse, plus ou moins de réussite, parfois au prix d’alliance avec des joueurs peu brillants, pour ne pas dire les pays du Sud quand il s’agit de parler déficit budgétaire. 3. L’influence de la France a été réduite par son inconstance. Nicolas Sarkozy sur l’Union Méditerranéenne, et plus encore François Hollande sur le Pacte européen pour la croissance et pour l’emploi, ont chacun fait la même erreur de méthode – lancer un projet européen sur les estrades électorales – puis une fois élu se faire rudement recadrer. Le bras de fer a été encore plus court pour F. Hollande. Ces revirements ne contribuent pas à la crédibilité de la France dans les négociations européennes. Donner l’impression de parler pour ne rien dire réduit la valeur de la prise de parole, donc le poids politique. 4. En dernier lieu, la France souffre paradoxalement de la stabilité de ses institutions politiques, à commencer par la présidence de la République. Alors que les responsables politiques soumis à de fortes contraintes internes peuvent en arguer pour obtenir des concessions in extremis sur le mode moi ou le chaos », l’Elysée ne peut généralement pas exercer ce type de chantage. Alors que l’Italie, l’Espagne, le Royaume-Uni voire l’Allemagne le font sans hésiter, avec succès. Olivier Rozenberg constate ainsi en 2013 La France subit donc une perte d’influence avérée en matière européenne. Elle n’est pas aussi frondeuse qu’en 1965, aussi isolée qu’en 1981 ou aussi atteinte qu’en 2005 après l’échec du référendum. Cependant sa faiblesse actuelle semble plus durable dans la mesure ou les facteurs explicatifs de sa perte d’influence sont nombreux et structurels. Le pays est cantonné à un rôle de numéro deux qui, pour être logique du point de vue de ses fondamentaux économiques, est difficile à accepter et à faire accepter sur le plan interne. » [11] * France-UE, pourquoi un tel malaise ? Nous répondrons que la France a fait un pari transformer l’Europe communautaire en un multiplicateur de puissance, mais les élargissements successifs ont contribué à réduire son poids relatif. Ce qui produit, effectivement, un grand malaise chez les Français. Ceux-ci passent durant le quinquennat de F. Hollande 2012- du déni à la contestation de cette évolution de la construction européenne. Il en résulte, semble-t-il, une poussée de l’euroscepticisme, à droite comme à gauche. Quand on se souvient des calculs initiaux et des promesses sous-jacentes, le résultat est loin du rêve. Cela s’appelle simplement la réalité. Plutôt que de voir nos insuffisances, il est plus facile de voir une menace dans les Autres », mais cela n’apporte pas de solution, juste un pauvre défoulement. L’UE est un bouc émissaire facile à qui faire porter la responsabilité du déclin relatif de la France. Rien ne permet d’affirmer qu’il en aurait été autrement sans l’UE. Rien ne permet d’assurer qu’il en irait autrement hors de l’ laisse à penser que le véritable défi consiste à repenser une Union européenne en mesure d’éviter son - et notre - effacement relatif à l’échelle de la planète. Publication initiale le 7 mai 2014 Copyright 7 Mai 2014-Verluise/ Plus . Voir tous les articles et toutes les cartes sur l’Union européenne

Piècede 2 Euros consacrée à la Présidence du Conseil de l’Union Européenne, exercée par la France de juillet à décembre 2008. Monnaie millésime 2008 à l'état neuf, livrée avec sa carte

1Un des temps forts de la présidence française de l’Union européenne UE en 2008 sera certainement la mise sur orbite de l’Union méditerranéenne UM. L’appel lancé de Rome, le 20 décembre 2007, par le président Nicolas Sarkozy et les Premiers ministres espagnol et italien, invite les chefs d’État et de gouvernement des pays riverains de la Méditerranée à se réunir avec les pays de l’UE le 14 juillet 2008, à Paris ». Évoqué dès le 14 janvier 2007 par le candidat à l’élection présidentielle, confirmé à Toulon le 7 février, le projet est officialisé par le président Sarkozy lors de la Conférence des ambassadeurs le 27 août et précisé par le Discours de Tanger » le 23 octobre. Une première série de consultations, pour l’instant à caractère surtout informel, ont été effectuées auprès de nos partenaires du Nord et du Sud. Ce projet est un véritable défi, tant la fracture méditerranéenne » est profonde à bien des points de vue, les problèmes de fond à résoudre complexes, et le premier accueil de nos partenaires européens et méditerranéens mitigé. La fracture méditerranéenne 2Elle tend à s’aggraver à la fois en termes économiques et politiques à l’évidence, les mécanismes de coopération existants, notamment le processus de Barcelone, n’ont pas eu de résultats à la mesure de leurs ambitions. Une fracture économique 3Les diagnostics sont convergents [Le constat en a été fait à l’occasion de la conférence internationale Europe-Méditerranée, tenue à l’initiative de l’Institut Aspen France les 22-24 novembre 2007 à Marseille.] rapports du Programme des Nations unies pour le développement PNUD depuis 2002, de la Banque mondiale, de l’Agence française de développement AFD, de l’Institut de la Méditerranée ou du Cercle des économistes. Au sud de la Méditerranée, la croissance s’est établie en moyenne à 4 % pour la période 2001-2006, ce qui est insuffisant pour réduire les déséquilibres structurels. En dépit de certaines inégalités de progrès entre les pays, les deux rives de la Méditerranée n’ont pas entamé de processus de convergence. Si l’on considère le produit intérieur brut PIB par habitant en parité de pouvoir d’achat entre 1990 et 2006, les écarts entre les deux régions se sont accrus, comme l’ont constaté les études menées par l’AFD. Seul un taux de croissance annuel de 7 % à 8 % au Sud pourrait réduire cet écart. 4Parmi les éléments explicatifs, on note le caractère insuffisant des investissements productifs, en particulier des investissements directs à l’étranger IDE, restés pendant longtemps nettement insuffisants. Si la région a ainsi perçu de l’ordre de 7 milliards de dollars Md $ par an entre 1991 et 2000, 14 Md $ entre 2001 et 2005, et 50 Md $ pour la seule année 2006, l’essentiel de ces investissements a concerné l’énergie, les télécommunications, le tourisme et l’immobilier, ne profitant que faiblement à l’industrie et au secteur agro-alimentaire. Dans leur majorité, ces capitaux proviennent des pays du Golfe et des États-Unis, la part de l’UE diminuant fortement. Cette montée en puissance des investissements Sud-Sud est un élément nouveau, dépendant de la forte augmentation des ressources financières des pays du Golfe liée au prix des hydrocarbures, et de l’intérêt porté à des pays devenus plus accueillants pour les IDE. Cette augmentation du flux des investissements est récente, avec de fortes disparités selon les pays – la plupart étant concentrés en Turquie, au Maroc, en Tunisie, en Algérie et en Libye. Ces flux s’accompagnent de la forte progression des montants unitaires selon la base de données d’Anima Investment Network [1], 54 projets de plus de 500 millions de dollars ont été recensés en 2006, contre 30 en 2005. Mais il n’est pas sûr que les investissements en provenance des pays du Golfe demeurent aussi importants à l’avenir. Leur niveau dépendra de l’évolution du prix des hydrocarbures, du jugement porté sur la stabilité des pays d’accueil, et des arbitrages faits entre cette destination et les pays asiatiques, vers lesquels ils sont de plus en plus nombreux [2]. 5Un autre élément de cette fracture est le chômage, dont le taux peut atteindre 15 % et plus selon les pays. Bien que ces pays soient pour la plupart entrés dans la transition démographique, leur population reste très jeune en Algérie, les 2/3 de la population ont moins de 30 ans. En outre, l’augmentation du nombre de femmes qui se présentent sur le marché du travail et l’accentuation de l’exode rural contribuent à augmenter substantiellement le nombre des demandeurs d’emploi. Selon le rapport précité de l’Institut de la Méditerranée, il faudrait d’ici 2020, en supposant un taux d’activité constant, créer environ 22 millions d’emplois pour seulement éviter une aggravation du taux de chômage. Pour sa part, l’AFD estime que 90 millions d’emplois devront être créés en vingt ans si la région veut juguler le fléau du chômage, soit l’équivalent du nombre d’emplois actuel [3] ». Une fracture politique 6Depuis une dizaine d’années, plus particulièrement depuis le 11septembre 2001, les antagonismes entre les opinions du Sud et du Nord s’amplifient. Le Sud se pose en victime les sondages les plus récents montrent que les pays occidentaux, y compris européens, sont vus comme des puissances impérialistes », agressant les pays du Sud en termes à la fois militaires et politiques. L’Europe n’est plus dissociée des États-Unis ou d’Israël, et les interventions américaines en Irak ou israéliennes au Liban, sont perçues comme autant d’agressions. La promotion de la démocratie par les États-Unis et le discours de l’Europe sur les droits de l’homme sont perçus comme un moyen de renforcer leur présence au sud de la Méditerranée, ou de s’ingérer dans ses affaires intérieures. Beaucoup estiment, citant l’Irak ou les Territoires palestiniens, que la démocratisation n’a apporté que chaos et violence tandis que la politique du double standard » exacerbait le sentiment d’injustice et popularisait l’idée du complot » contre la nation arabe ». L’idée du double standard » renvoie à la complaisance prêtée à l’Occident à l’égard d’Israël qui, depuis plusieurs décennies, n’applique pas la résolution 242, par opposition à la vigueur avec laquelle la série de résolutions visant l’Irak, notamment en 1990, a été mise en œuvre, avec toutes ses conséquences au plan humanitaire pour la population irakienne. 7Pour beaucoup de jeunes du Sud, le présent est misérable, le futur angoissant, alors que le passé de la civilisation arabe fut brillant. Ressentiment et frustrations se retournent contre les gouvernements en place considérés comme illégitimes, corrompus et même collaborateurs » de l’Occident, et expliquent le développement des sentiments anti-occidentaux et le succès des mouvements fondamentalistes dans les pays arabes. Quant à la Turquie, le sentiment s’y répand que l’UE, par des manœuvres jugées dilatoires, n’acceptera jamais un pays musulman comme membre, alimentant ainsi un regain de nationalisme turc xénophobe, visant également la minorité kurde. 8Au Nord, les ressentiments vis-à-vis de certains pays du Sud ont tendance à s’exprimer de plus en plus ouvertement. Il est reproché à la grande majorité des gouvernements leur incapacité à assurer la croissance économique et à faire participer les populations de façon démocratique à la vie politique. D’une façon générale, le Sud y est vu comme une zone à l’écart des évolutions démocratiques constatées partout ailleurs, à l’exception de la Turquie – même si le processus démocratique y demeure sous surveillance de l’armée –, ou du Maroc – où des avancées significatives sont en cours. Certains dénoncent l’intolérance, voire le fanatisme, de populations qui représenteraient une menace en termes d’emploi et de sécurité. Il convient certes d’éviter toute analyse globalisante, mais le choc des civilisations » n’est pas loin, comme l’a révélé l’affaire des caricatures de Mahomet, qui a d’ailleurs dépassé le champ méditerranéen. Les mécanismes de coopération n’ont pas réduit la fracture 9Depuis plusieurs décennies, la France a donné à la Méditerranée une priorité, non seulement dans sa politique bilatérale, mais aussi dans son action au sein de l’UE. C’est à son initiative que les différents programmes européens en faveur de cette région ont été renforcés, coordonnés et institutionnalisés par ce que l’on a appelé le processus de Barcelone. Initiée par la présidence française du premier semestre 1995, la négociation s’est poursuivie et achevée sous la présidence espagnole, mais en étroite concertation avec la France. La déclaration finale établissait un cadre multilatéral durable fondé sur le partenariat ». L’objectif était particulièrement ambitieux faire du Bassin méditerranéen une zone de dialogue, d’échanges et de coopération qui garantisse la paix, la stabilité et la prospérité ». Le partenariat ainsi organisé comportait plusieurs volets – politique, économique, financier, commercial et culturel. Le simple fait que, pour la première fois dans une enceinte méditerranéenne, se côtoyaient le président de l’Autorité palestinienne, le ministre syrien des Affaires étrangères Farouk El-Charaa et son homologue israélien Ehud Barak était en soi un succès. 10Force est de reconnaître que l’objectif global n’a pas été atteint Barcelone n’a apporté ni la paix, ni la stabilité, ni la prospérité dans la région. Paradoxalement, le processus a été mis en cause plus durement par ceux-là mêmes qui en ont le plus profité, comme les pays du Maghreb. Au plan économique, le fait que l’agriculture ait été exclue du processus de libéralisation des échanges alors que les industries naissantes devaient affronter la concurrence des produits européens a été critiqué à juste titre par le Sud. Il en est de même de la politique d’immigration de l’UE, qui s’est traduite par un durcissement des conditions d’entrée des ressortissants du Sud sur le territoire européen. Poussant plus loin la critique, certains pays ont vu dans l’ensemble du processus une nouvelle forme de colonialisme, une ingérence dans les affaires intérieures des États, un moyen trouvé par l’Europe pour ralentir, voire interdire les flux migratoires. 11Plusieurs acquis peuvent pourtant être mis en avant un espace de dialogue entre l’UE et les pays méditerranéens a été créé, qui a eu pour conséquence de sensibiliser plusieurs pays du nord de l’Europe, comme les Pays-Bas ou l’Allemagne, aux problèmes du Sud ; des financements considérables ont été mis en place par le programme MEDA [4] et la Banque européenne d’investissements BEI à travers la Facilité euro-méditerranéenne d’investissement et de partenariat FEMIP [5]. Entre 1995 et 2006, 8,8milliards d’euros Md e ont été engagés à travers le programme MEDA et 7,2 Md e à travers la FEMIP. L’Europe, par ses fonds multilatéraux comme par les aides bilatérales de ses membres, est de loin le premier pourvoyeur d’aide en Méditerranée. La coopération en matière de sécurité et de contrôle des filières d’émigration clandestine – qui affectent aussi les pays du Sud – s’est renforcée dans un climat de confiance. Plus généralement, Barcelone a contribué à intégrer progressivement les pays méditerranéens dans la mondialisation des économies [6]. 12Il est exact que Barcelone a été conçu pour accompagner le processus de paix au Moyen-Orient, notamment la mise en œuvre des accords d’Oslo. Son échec en ce domaine n’est pas celui de l’Europe qui a apporté son soutien politique et financier à la construction d’une administration et d’une économie palestiniennes. Les pays du Sud ont leur part de responsabilité incapacité à définir des positions communes, réticences à prendre des initiatives ; blocage du processus de paix au Proche-Orient et durcissement du contentieux entre l’Algérie et le Maroc aboutissant à la fermeture de leur frontière commune ; lenteur et parfois arrêt de certaines réformes structurelles à caractère politique ou économique ; absence d’intérêt de la Turquie qui a donné la priorité aux négociations d’adhésion à l’UE. 13Demi-échec ou demi-succès, le débat demeure. De part et d’autre, on reconnaît la lourdeur et le mauvais fonctionnement des institutions mises en place à Barcelone. Il faut également tenir compte de la perplexité ajoutée par la mise en œuvre d’une Politique européenne de voisinage PEV dont l’articulation avec Barcelone ne paraît pas claire. Un objectif la mise en place d’une Union pour la Méditerranée 14La priorité méditerranéenne, constante de la diplomatie française, a donc été à nouveau formalisée le 14 décembre 2007 avec la publication d’un document d’orientation qui rappelle l’enjeu stratégique de cette région pour la France, et définit les trois axes de sa coopération renforcer le capital humain et donner la priorité à la société du savoir ; appuyer un développement économique et social soucieux d’une exploitation durable des ressources naturelles ; améliorer la gouvernance, notamment en consolidant la démocratie et en soutenant la modernisation de l’État ». 15La nouvelle initiative française, telle qu’elle a été exprimée dans un premier temps, par le président Sarkozy, frappe par son ampleur et son ambition. Il s’agit de créer une Union, terme fort qui semble impliquer une intégration et des institutions comparables à celles qui existent au sein de l’UE. Car l’avenir de l’Europe est au Sud ». Le président a présenté son projet comme une rupture », une expérience originale et unique » qui serait l’œuvre de notre génération ». Par ce ton, et par son contenu, cette approche a inquiété nos partenaires, tant au Sud qu’au Nord. Après consultations, notamment avec l’Espagne et l’Italie, le projet a été amendé, précisé et orienté vers une Union pour la Méditerranée, destinée à promouvoir des projets d’intérêt commun. Des premières réactions mitigées 16Après un accueil poli, nombre d’inquiétudes se sont exprimées, parfois vigoureusement. Quels pays ont vocation à faire partie de cette Union ? Comment se positionne-t-elle par rapport à l’UE ? Que devient le processus de Barcelone ? De quelles ressources financières cette Union disposera-t-elle ? 17Au sein de l’UE, les pays du Nord n’ont pas caché leur réticence habituelle à privilégier le Sud plutôt que l’Est. Les plus fortes réticences sont venues d’Allemagne, tout d’abord pour des raisons institutionnelles cette Union nouvelle ne concurrencerait-elle pas l’UE ? Berlin craint ainsi qu’une partie des membres de l’UE ne soient exclus d’un tel projet et que cette initiative n’aboutisse à fractionner l’UE dans ses relations avec son voisinage. L’Allemagne, principal contributeur de l’UE, redoute également que les fonds communautaires ne financent des opérations dont leurs entreprises se trouveraient exclues. La nouvelle enceinte doit être ouverte, faute de quoi, a commenté Angela Merkel le 7 décembre lors du sommet franco-allemand, l’Allemagne pourrait davantage s’orienter vers l’Europe centrale et orientale ». Le Royaume-Uni, quant à lui, est resté pour l’instant étonnamment discret. Nos alliés traditionnels vis-à-vis de la priorité méditerranéenne, l’Italie et surtout l’Espagne, ont également exprimé leurs préoccupations. Le côté espagnol, tout en accueillant avec sympathie un projet qui vise à mieux intégrer le nord et le sud de la Méditerranée, a fait valoir qu’il intervient dans une réalité complexe. Très attachée au processus de Barcelone, l’Espagne craint que la nouvelle enceinte ne le concurrence, voire ne le décrédibilise. Une amélioration du fonctionnement du processus de Barcelone, au plan des institutions comme à celui des mécanismes de financement, pourrait aboutir plus efficacement à un résultat comparable. Si une nouvelle enceinte devait être créée, on pourrait se demander s’il ne conviendrait pas de la limiter à la partie occidentale de la Méditerranée, où les trois pays méditerranéens de l’UE, Italie, Espagne, France, ont des intérêts majeurs. On obtiendrait alors en quelque sorte un 5 + 5 plus structuré, amélioré. L’accord donné in fine au projet par le ministre des Affaires étrangères espagnol était donc ambigu le soutien valait dans la mesure où il s’agissait bien d’un Barcelone plus ». 18Les pays du Sud ont, dans leur majorité, manifesté leur intérêt pour le projet tout en s’inquiétant des réserves venant des pays du Nord. Le seul à exprimer une position franchement négative, tout au moins dans un premier temps, fut sans surprise la Turquie, qui y décela un substitut à sa future adhésion à l’UE. La majorité des futurs membres de la nouvelle Union y voient la possibilité de mobiliser des ressources financières supplémentaires, et de promouvoir des projets intégrateurs ». Quelques réserves sont cependant apparues, notamment avec le Maroc qui ne veut pas renoncer au statut avancé qu’il négocie avec l’UE, préfère favoriser une coopération renforcée dans l’Ouest méditerranéen, et ne tient pas à ce que les pays du Proche-Orient rendent ingérable la future Union. Pour le Maroc, le noyau de l’UM devrait être constitué des pays du 5 + 5, progressivement élargi à d’autres pays méditerranéens. Rabat, comme d’autres, insiste aussi sur l’idée que la nouvelle organisation devrait adopter des mécanismes de mise en œuvre plus simples que ceux qui existent actuellement, et être fondée sur un vrai partenariat, équitable et fonctionnant sur la base de codécisions. Une telle Union devrait enfin s’accompagner de la libre circulation des biens et des personnes. 19Ces premières réactions ont donc conduit à une nouvelle approche, que reflète l’appel de Rome » du 20 décembre 2007. Le changement n’est pas seulement sémantique. Il s’agit désormais d’une approche plus compatible avec nos engagements européens, et donc plus acceptable pour nos partenaires. Si les objectifs demeurent, certaines assurances sont soulignées, et le côté pragmatique de la construction est davantage mis en valeur. Il s’agit bien pour le Nord de valoriser la priorité du Sud méditerranéen après le succès de la politique d’intégration à l’Est. De fait, les pays européens sont de plus en plus conscients que l’avenir de l’Europe se joue aussi en Méditerranée, et que l’élargissement des fractures économiques, politiques et sociales multiplie les risques, notamment en matière de sécurité. Les attentats perpétrés à Madrid et à Londres, l’affaire des caricatures de Mahomet, ont contribué à une prise de conscience des menaces susceptibles de provenir du Sud. Le développement des communautés arabes et turques en Europe du Nord joue dans le même sens. Cette évolution devrait faciliter l’accord de nos partenaires européens, certaines inflexions étant données au projet initial 20 L’Union [pour la Méditerranée] devrait être fondée sur le principe de la coopération et non sur celui de l’intégration… ». Cette rédaction souligne la nature même de cette Union, enceinte de coopération qui aura une valeur ajoutée spécifique un élan politique… et la mobilisation des sociétés civiles, des entreprises, des collectivités locales, des associations et des organisations non gouvernementales ONG ». Elle ne se trouvera donc pas en concurrence avec l’UE. 21 L’Union n’a pas vocation à se substituer aux procédures de coopération et de dialogue qui réunissent déjà les pays de la Méditerranée, mais à les compléter… Le processus de Barcelone et la PEV resteront donc centraux… ». Ce texte tient donc compte des préoccupations de plusieurs de nos partenaires, notamment l’Espagne, et met l’accent sur le caractère complémentaire de la démarche vis-à-vis de l’UE, dont elle complète les procédures de coopération, en donnant une nouvelle impulsion au processus euro-méditerranéen. Le processus de Barcelone n’est pas marginalisé ; il devrait, au contraire, s’en trouver dynamisé. 22 L’Union n’interférera ni dans le processus de stabilisation et d’association pour les pays concernés ni dans le processus de négociation en cours entre l’UE et la Croatie d’une part, et la Turquie d’autre part ». En clair, des garanties sont données au Maroc pour la poursuite de la négociation de son statut avancé », à la Croatie, mais surtout à la Turquie pour ses négociations d’adhésion. 23Le périmètre de l’Union est confirmé seraient membres de plein droit tous les pays riverains de la Méditerranée, soit 25 pays, y compris le Portugal, la Jordanie et la Mauritanie qui sont déjà membres de divers processus de coopération méditerranéenne. L’UE en tant que telle, comme la Ligue arabe, seraient également membres de plein droit. Il est entendu que les pays européens non riverains pourraient devenir également membres selon des modalités à définir, étant précisé qu’ils pourraient participer aux travaux de l’Union pour la Méditerranée, et en particulier aux projets portés par celle-ci. Il n’est pas sûr que les accommodements ainsi apportés satisfassent tous nos partenaires européens, notamment l’Allemagne. Mais il est clair que c’est une option concernant tous les pays riverains qui a été retenue et non comme certains le souhaitaient, la version réduite aux pays du 5 + 5. 24Les institutions de la nouvelle Union seront aussi légères que possible une réunion au sommet annuelle ou bisannuelle – le G-Med – en charge de la coopération politique, et un secrétariat permanent de taille réduite. En outre, des organismes spécialisés pourraient faire émerger, expertiser et labelliser les projets présentant un intérêt pour la Méditerranée et mobiliser les financements nécessaires. 25S’agissant des ressources financières, plusieurs options sont ouvertes l’utilisation des mécanismes existants, notamment la BEI, avec une FEMIP renforcée, ou la création d’un mécanisme dédié à la Méditerranée. Le côté français se montre prudent, conscient des réticences allemandes à la création de toute institution nouvelle. Beaucoup estiment d’ailleurs que le problème est moins celui de la recherche de financements nouveaux que celui d’une meilleure efficacité pour la mobilisation de ressources existantes. 26En définitive, le caractère pragmatique du projet est mis en relief. Hors la coopération politique, il s’agira essentiellement d’une Union de projets, visant à organiser une coopération à géométrie variable sur des opérations présentant un intérêt pour l’ensemble, ou une partie, des pays méditerranéens. Ces projets seront ouverts, tant en ce qui concerne leur réalisation que leur financement, à d’autres pays, et notamment aux pays ou institutions associés. L’action de l’Union devrait couvrir les domaines d’intérêt commun le développement durable, l’environnement, l’eau, l’énergie, les infrastructures, la promotion des petites et moyennes entreprises PME. Les conditions du succès de l’Union pour la Méditerranée Créer un climat de confiance 27Cette évidence vaut pour le Nord comme pour le Sud. Il faut continuer de rassurer nos partenaires, en particulier l’Espagne et l’Allemagne, qui ne cachent pas leur inquiétude, voire leur agacement. L’Espagne a évolué à l’occasion du sommet franco-espagnol du 10 décembre 2007 José Luis Rodriguez Zapatero a confirmé son accord et proposé à Nicolas Sarkozy de l’accompagner en vue de présenter conjointement le projet aux futurs partenaires de l’Union pour la Méditerranée. Cependant, les diplomates espagnols resteront vigilants, notamment sur l’articulation entre celle-ci et le processus de Barcelone. Un moyen de les rassurer pourrait être, parallèlement à la négociation sur l’Union, de créer un groupe de travail franco-espagnol qui aurait pour tâche de faire des propositions pour revitaliser et améliorer le fonctionnement du processus de Barcelone. La méfiance est aussi celle de l’Allemagne qui, malgré les ouvertures faites, craint d’être sollicitée financièrement pour promouvoir les intérêts de la France dans cette zone au détriment de ses propres intérêts. La création d’un nouveau mécanisme financier dédié à la Méditerranée devra donc associer toutes les parties intéressées. Un travail pédagogique à l’égard des pays du nord de l’Europe devrait également être mené, de façon à les convaincre que la fracture méditerranéenne affecte leurs intérêts et leur sécurité. En bref, la nouvelle Union ne doit pas apparaître comme un projet concurrent de Barcelone, mais au contraire s’inscrire, sinon juridiquement du moins dans les faits, dans l’esprit des coopérations renforcées, qui peuvent ne réunir qu’une partie des membres de l’UE. 28Les interrogations du Sud apparaissent comme les plus sérieuses. Le message des pays arabes concernés par le projet est clair le projet de la nouvelle Union pour la Méditerranée ne peut progresser que si la France s’implique plus activement dans le processus de paix au Moyen-Orient. En clair, Nicolas Sarkozy, qui se veut l’ami d’Israël, doit utiliser cette amitié pour faire progresser la question palestinienne vers une solution juste. Le suivi de la conférence d’Annapolis donne une véritable opportunité à la diplomatie française. Faute de quoi, les mêmes causes produisant les mêmes effets, l’Union pour la Méditerranée rencontrera les mêmes difficultés que le processus de Barcelone. Bien évidemment, la solution de la question palestinienne ne saurait être un préalable au lancement de l’Union. Mais au Sud, une détermination forte à contribuer à cette solution est attendue de la part de l’Europe, et plus particulièrement de la France. 29La deuxième revendication, aussi clairement exprimée par plusieurs pays du Sud, est que la future Union – le terme même semble l’impliquer – assure non seulement la mobilité des biens, y compris agricoles, mais aussi celle des personnes, comme c’est le cas entre les pays de l’UE. Certes, la liberté de circulation, ou d’établissement, des personnes ne peut être qu’un objectif à long terme. Mais un geste est attendu, notamment au profit des étudiants. Les politiques d’immigration doivent être mises en cohérence avec les objectifs de la nouvelle Union. À l’évidence, les autorités françaises sont ici nettement invitées à avoir une politique d’immigration plus ouverte, et mieux concertée. 30Enfin, l’Union ne pourra réussir que si le secteur privé est associé à sa mise en œuvre. Ce qui suppose que le climat des affaires s’améliore substantiellement au Sud. Certes, les conditions d’accueil des capitaux étrangers ont connu une nette embellie, comme le constatent l’étude de l’AFD publiée à l’occasion de l’Euromed Investment Conference qui s’est tenue à La Baule en juin 2007 et le dernier rapport de la FEMIP [7]. On cite en particulier les législations visant à protéger les investissements étrangers, à atténuer ou supprimer les dispositions sur la part pouvant être détenue par les sociétés étrangères. De même, les mesures fiscales incitatives et la création de zones offshore vont dans le bon sens. Des pays comme la Turquie, le Maroc ou l’Égypte se sont engagés dans cette voie En effet, un tel climat de confiance résulte d’abord de mesures prises à l’initiative des gouvernements du Sud, mais celles-ci ne sont pas encore générales disponibilité à négocier des accords de protection des investissements, mesures visant à traiter les sociétés étrangères sur un plan d’égalité avec les sociétés nationales, abrogation des systèmes de sponsorship. Mais tout autant que ces mesures, ce sont les pratiques qu’il convient de faire évoluer dans le sens d’une bonne gouvernance économique ». Celle-ci relève certes de textes, mais également et surtout, de l’abandon de certaines pratiques, qui vont de la corruption aux comportements biaisés de certains tribunaux locaux en cas de litige. Il est clair qu’en dépit des améliorations, la bonne gouvernance, au sens large, reste un horizon de long terme. Définir une méthode efficace pour la mise en œuvre 31Souplesse, pragmatisme, efficacité sont des termes qu’il convient d’avoir à l’esprit dans la mise en place de la future Union. 32Il faudra éviter l’inflation institutionnelle et les lourdeurs des procédures. La mobilisation des fonds du MEDA a été, à juste titre, critiquée pour sa lenteur. Le fait que ces fonds ne puissent être accordés à des collectivités locales apparaît comme une anomalie. Il faut donc tirer les leçons des dysfonctionnements du processus de Barcelone et éviter la mise en place de structures lourdes ou parasitaires. Des assurances ont été données par les négociateurs français. Il n’en reste pas moins que la tentation existera de multiplier organismes ou agences correspondant à chacun des domaines d’intervention de l’Union. 33Il faudra s’appuyer davantage sur l’expérience des collectivités locales dans la mise en œuvre des projets. Les responsables des grandes collectivités locales – maires de grandes agglomérations urbaines, gouverneurs de régions – deviennent des acteurs importants, voire incontournables du développement. L’Union ne peut qu’encourager cette évolution, et étendre le champ de la coopération en matière de gouvernance économique aux collectivités décentralisées. 34Il faudra associer davantage la société civile à la réalisation des projets. Au sud de la Méditerranée, les sociétés civiles se renforcent ONG, universitaires, responsables de petites et moyennes entreprises. Leurs moyens restent modestes et leur existence fragile ; et il s’agit parfois de faux nez, sous contrôle » des pouvoirs en place. Mais dans des pays comme l’Algérie, le Maroc, l’Égypte et Israël, la société civile est en mouvement, et de plus en plus un acteur du développement elle doit donc être renforcée et structurée. 35La réflexion sur les mécanismes financiers doit rester ouverte. À ce stade, il serait utile de procéder à une évaluation des ressources disponibles. Le problème est sans doute moins celui de leur niveau que celui de leur mobilisation et de leur affectation. Il existe au sud de la Méditerranée d’importantes liquidités, ou des fonds en quête d’emploi, alors que les budgets publics sont le plus souvent déficitaires. Il convient donc de transformer des ressources à court terme en financements à moyen et à long terme, et de maîtriser les risques pour les emplois, notamment par leur partage entre plusieurs établissements financiers. Il convient également d’inciter les capitaux locaux à s’investir sur place plutôt qu’à l’étranger, et de proposer aux capitaux du Golfe de sinvestir, y compris à travers des co-financements, dans des projets labellisés par l’Union. Enfin cette mobilisation devrait également porter sur les transferts de fonds importants en provenance des travailleurs immigrés sur les 18 Md $ de transferts vers la rive sud de la Méditerranée recensés par la Banque mondiale comme provenant des travailleurs émigrés [8], la moitié seulement serait bancarisée. La création d’une Banque de la Méditerranée, de préférence liée à la BEI mais autonome, pourrait apparaître comme un signal politique fort. Mais les inconvénients techniques d’une telle décision, joints aux réticences de la Commission européenne et de plusieurs partenaires de l’UE, pourraient de nouveau faire échouer ce genre de projet. *** 36Il reste à identifier les objectifs qui pourraient être ainsi décidés et réalisés par l’Union pour la Méditerranée. Le consensus se fait pour orienter son action vers des projets auxquels les pays du Nord et du Sud trouveraient un intérêt mutuel, et pour associer des pays tiers à leur réalisation et à leur financement. Il s’agirait donc d’organiser, sur une base volontaire, des coopérations à géométrie variable, ouvertes à tous, réunissant en fonction de leurs intérêts États, entreprises et bailleurs de fonds, du Nord comme du Sud. Parmi les domaines le plus souvent cités, on note l’environnement au sens large lutte contre la pollution, gestion durable de l’eau et changement climatique, l’énergie, y compris le nucléaire civil, les infrastructures et l’aménagement des grandes agglomérations urbaines en croissance rapide, sans oublier la transition du monde rural. 37Cette Union devrait également, y compris dans des domaines sensibles, organiser un dialogue et des actions conjointes, par exemple en matière culturelle ou sur les problèmes des migrations qui deviennent de plus en plus des préoccupations partagées. 38Il reste aux négociateurs français à piloter ce projet ambitieux dans les turbulences que sa mise au point ne manquera pas de provoquer. D’ores et déjà, la proposition française a suscité un débat elle a permis d’approfondir la réflexion sur les relations entre l’Europe et la Méditerranée, d’affirmer la nécessité d’un degré de coopération supérieur et de recentrer les préoccupations de l’UE vers cette région proche et stratégique pour sa sécurité. Il reste à mieux apprécier le contenu du projet, à impliquer les partenaires de l’UE, à cerner de façon plus précise les contours et les modalités de cette proposition, et à identifier des domaines d’intervention prioritaire. Pour toutes ces raisons, la mise en place de l’Union pour la Méditerranée constituera une priorité de la prochaine présidence française de l’UE. Notes [1] Institut de la Méditerranée, Rapport sur le projet d’Union Méditerranéenne, rapport du groupe d’experts réunis par l’Institut de la Méditerranée octobre 2007. [2] ANIMA Investment Network, plate-forme multi-pays de développement économique de la Méditerranée, réunit une quarantaine d’agences gouvernementales et de réseaux internationaux du pourtour méditerranéen. Son objectif est de contribuer à une amélioration continue du climat des affaires dans la région Méditerranée et à la croissance de l’investissement NDLR. [3] Document publié par Anima Investment Network à l’occasion de la semaine de la Méditerranée, Marseille 19-24 novembre 2007 ; Institut de la Méditerranée, op. cit. [2], et AFD, Intégration euro-méditerranéenne et investissement directs étrangers », Euromed Investment Conférence, La Baule, 27 juin 2007. [4] Séverino, directeur général de l’AFD, Le Monde de l’économie, 20 novembre 2007. [5] Principal instrument financier de l’UE au service du partenariat euro-méditerranéen, le programme MEDA encourage, par des mesures d’accompagnement financières et techniques, les réformes de structure économiques et sociales des partenaires méditerranéens NDLR. [6] La FEMIP regroupe l’ensemble des instruments d’intervention de la BEI en faveur du développement économique des pays partenaires méditerranéens Algérie, Égypte, Gaza/Cisjordanie, Israël, Jordanie, Liban, Maroc, Syrie et Tunisie ; les opérations menées par la Banque en Turquie sont rattachées au département Europe du Sud-Est. Opérationnelle depuis octobre 2002, la FEMIP concentre son action autour du soutien au secteur privé et de la création d’un environnement favorable à l’investissement. [7] Institut de la Méditerranée, op. cit. [2] et AFD, op. cit. [4]. [8] Service du Conseil pour les questions économiques et de développement, Rapport annuel 2007 sur les tendances économiques des pays partenaires, Luxembourg, SCED/BEI, 2007.
Qualitéde la monnaie : SUP+ Pays : France Atelier : Paris Initiales du catalogue : KM Type de monnayage : EURO Coinage Année : 2008 Lettre d'alphabet : (a) Métal : Bi-Metallic Première
Europe Réélu à l'unanimité, lundi 18 janvier, à la tête de l'Eurogroupe, le forum des ministres des finances de la zone euro, le Luxembourgeois poursuit son long parcours au sein de l'Union, fondé sur l'art du consensus. A force de lire de la poésie allemande, il parle un français légèrement bizarre, à la mode germanique, avec des phrases à tiroirs et le verbe à la fin. Il vient de ce minuscule pays du milieu de l'Europe où l'on naît en trois langues, le luxembourgeois, l'allemand et le français, et où l'on apprend vite à en maîtriser d'autres. Il est mélangé par son langage, mais aussi par son identité sociale - son père était ouvrier dans le bassin minier -, comme par ses convictions politiques et personnelles centristes libéral, il est attaché aux valeurs de justice sociale ; chrétien, il a avec le Seigneur, comme dit un de ses amis, "nombre d'accommodements". Jean-Claude Juncker, le premier ministre du Luxembourg, est un puzzle de ses propres voisinages. Bref, un Européen parfait. Il aurait aimé en avoir le titre officiel. D'avoir été encore réélu à l'unanimité, lundi 18 janvier, à la tête de l'Eurogroupe, le forum des ministres des finances de la zone euro, ne le fait pas chanter L'Hymne à la joie. Pour lui, ce n'est que juste compensation. En 2004, il avait renoncé à briguer la présidence de la Commission européenne, alors que tous les dirigeants le soutenaient. Par fidélité aux Luxembourgeois, et parce qu'il rêvait déjà d'autre chose devenir le premier président du Conseil européen. Mais en novembre 2009, ses homologues lui ont préféré un Belge inconnu, Herman Van Rompuy. "Je croyais avoir un parcours européen qui m'aurait autorisé à prétendre à ce poste", dit-il, dans son bureau du grand-duché où il pratique les tasses de café et les cigarettes à des doses pourtant mal vues par la Commission. Un proche le dit "très sonné". L'intéressé se dit "juste déçu". Il constate qu'il est quand même, "avec M. Van Rompuy, le seul président permanent d'une instance européenne". Celui qui, à 28 ans, fut le plus jeune ministre d'Europe est, maintenant qu'il en a 55, le doyen des dirigeants au Conseil européen. Il a connu, au cours de sa longue carrière politique, "16 ministres des finances français". Il ironise "Je n'ai que des défauts j'aime fumer, boire, manger ; je suis maintenant le seul au Conseil à avoir vécu des événements en Europe dont mes homologues n'ont même pas entendu parler. Je ne me sens pas submergé par la maturité mais, l'ennui, c'est que d'autres s'imaginent en avoir plus que moi..." Longtemps, Jean-Claude Juncker a eu tout bon. Travailleur dévoué, négociateur surdoué, "100 % politique", une vie sans mondanités, des vacances sans esbroufe avec une femme discrète, une notoriété hors frontières, l'humour vache et sympathique. On rapporte son usage excessif de l'alcool et son allure fatiguée, faute de lui trouver d'autres défauts. Au Luxembourg, où il est premier ministre depuis 1995 et indéfectiblement populaire, on apprécie qu'il soit proche des partenaires sociaux, issu de l'aile syndicale et progressiste du Parti populaire chrétien social CSV, majoritaire "Un démocrate-chrétien pur-sang, inspiré du personnalisme français de Jacques Maritain et Emmanuel Mounier, pour la personne humaine et l'esprit de solidarité", analyse son maître et compatriote, Jacques Santer, ancien premier ministre luxembourgeois et ancien président de la Commission européenne. On n'oublie pas comment, secrétaire d'Etat au ministère du travail, M. Juncker avait négocié avec les syndicats et le patronat la reconversion des ouvriers, sans un jour de grève, lors de la crise sidérurgique qui, à la fin des années 1970, frappait l'ensemble du bassin. Ni comment il a milité, ensuite, pour une dimension sociale de la politique communautaire. A Bruxelles, l'homme du milieu excelle dans cet art premier de la culture européenne mettre tout le monde d'accord. "Jean-Claude a le génie du compromis", admire Jean-Pierre Jouyet, ancien secrétaire d'Etat aux affaires européennes. Sans Juncker, on attendrait encore l'Union économique et monétaire, conçue par l'ancien président de la Commission, Jacques Delors. A plusieurs reprises, il établit un consensus entre les Britanniques, réticents devant tout pacte d'intégration, les "Méditerranéens" qui veulent moins de contraintes, les Allemands qui en veulent plus... Au conseil européen de Dublin, en 1996, il crée le lien entre l'Allemand Helmut Kohl et le Français Jacques Chirac, dont il devient l'ami. Un an plus tard, il faut mettre d'accord les mêmes pour instaurer l'Eurogroupe, né du besoin de coordonner les politiques budgétaires face à la Banque centrale. Jean-Jacques Kasel, ancien ambassadeur du Luxembourg auprès de l'Union européenne UE, se souvient des journées-marathons de M. Juncker, alors président en exercice de l'UE, dans les capitales "Un même jour, on a pris le petit déjeuner chez Tony Blair, le déjeuner chez Kohl, le thé chez Jospin, le dîner chez Chirac. Blair ne voulait pas entendre parler d'un club qui excluait le pays de la livre sterling. De ce jour-là, l'hostilité entre Blair et Juncker est devenue extrême." En perdant la présidence du Conseil européen, en 2009, le Luxembourgeois a au moins remporté une victoire avoir contribué à éliminer la candidature de son ennemi Tony Blair. Mais entre-temps, l'étoile de "l'Européen parfait" a pâli. Jean-Claude Juncker et Nicolas Sarkozy ne s'accommodent pas. L'un fume, l'autre fait du jogging. L'un est attentif aux petits pays, l'autre veille à ce que les grands ne perdent pas le contrôle. L'un veut agir dans le cadre des institutions communautaires, l'autre préfère tordre les règles pour agir. L'un gouverne un Etat qui protège le secret bancaire, l'autre part en guerre contre les paradis fiscaux. Juncker, dit Delors, est "un monument de l'Europe" fédéraliste, attaché à l'intégration politique européenne, dans la pure lignée des pères fondateurs ; le président français pratique une Europe intergouvernementale. L'autorité de "l'ancien" l'énerve. La crise financière fait le reste. Fin 2008, le président de l'Eurogroupe est peu visible. "Mon rôle n'est pas d'imposer une ligne aux Etats quand ils ont des divergences", se défend-il. "Il est mou", dit de lui M. Sarkozy qui, président en exercice de l'UE, convoquait des sommets en nombre restreint à l'Elysée et tentait d'instituer l'Eurogroupe au niveau des chefs d'Etat et de gouvernement. L'échec de M. Juncker à la présidence du Conseil européen doit beaucoup à M. Sarkozy. "C'était une décision consensuelle", nuance-t-on à l'Elysée. Le président de l'Eurogroupe reste magnanime. Il ne s'emporte même plus contre la "condescendance française" qu'il avait fustigée jadis sur France 2. "J'ai des relations excellentes avec Jacques Chirac... et bonnes avec Nicolas Sarkozy", dit-il. Des Européens "pur jus", il le sait, il est le dernier. Marion Van Renterghem Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Découvrir les offres multicomptes Parce qu’une autre personne ou vous est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil. Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois ordinateur, téléphone ou tablette. Comment ne plus voir ce message ? En cliquant sur » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte. Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ? Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte. Y a-t-il d’autres limites ? Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents. 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Descriptiondu produit. Blister officiel de la Monnaie de Paris N° 3520 comprenant la pièce de 2 € France 2008 colorisée en jaune côté envers commémorant la Présidence Française du Conseil de l’Union Européenne et dessinée par le célèbre designer Philippe Starck.. Métal : Laiton de nickel, Cupronickel, Nickel
"Le Brexit est bien plus qu'une question britannique", avance Michel Barnier. Ici, un partisan de la sortie de l'Union européenne du Royaum-Uni en juin 2016. REUTERS/Neil Hall Le Brexit est le symbole d'un désamour des peuples vis-à-vis de la construction européenne. L'Europe n'a-t-elle pas déçu par un trop-plein de promesses? Hubert Védrine. Certainement! Avant même le référendum britannique, je disais qu'il fallait traiter la question du décrochage massif des peuples par rapport à l'Europe. Le Brexit n'est pas une simple aberration britannique, mais le signe d'un phénomène plus large qui touche plus ou moins tous les pays. Quelles en sont les causes? Elles sont multiples. Au fil du temps, l'Europe s'est mise à ne plus ressembler à ce que pouvaient espérer les uns et les autres. Les Français, notamment, pensaient que l'Europe serait une France en plus grand! NOTRE DOSSIER >> L'Union européenne à 27 Offre limitée. 2 mois pour 1€ sans engagement Par ailleurs, l'excès de promesses que vous mentionnez a été contre-productif pour l'Union européenne. En parlant d'Europe sociale, d'Europe des citoyens, d'Europe diplomatique, on a créé des attentes gigantesques! A partir du moment où les peuples se sont aperçus que ces promesses n'étaient pas tenues, ils ont donc logiquement considéré l'Europe comme responsable, même quand cela était faux. Il y a eu là une forme d'hubris inconséquente, dont on subit les contre-effets de plein fouet. S'ajoute un mode de fonctionnement communautaire qui s'est aggravé au fil du temps, une propension à se mêler de tout encouragée par la France!, qui se traduit par une réglementation "à outrance", et qui finit par rendre allergiques les Européens les mieux disposés. "Je ne pense pas qu'il faille renforcer encore plus les pouvoirs du Parlement européen. Je suis au contraire pour que les gouvernements reprennent le contrôle de la machine", avance Hubert pour L'ExpansionSe greffe aussi l'idée que c'est irréversible, quel que soit le vote des gens. Mais la crise des démocraties représentatives est générale. Personne ne dira que les républicains ont choisi Trump pour protester contre l'Europe! Ce décrochage des peuples face aux élites est un phénomène mondial et sérieux. Michel Barnier. Vous avez raison sur un point le Brexit est bien plus qu'une question britannique. Paradoxalement, en quittant l'Union européenne, les Britanniques peuvent perdre ce à quoi ils tenaient le plus, à savoir le marché unique... Ce marché a été largement façonné et orienté par eux dans un sens très libéral la dérégulation, la confiance exagérée dans l'autorégulation, la soft law. Et puis la construction européenne avait et a besoin, au Royaume-Uni comme en France et même ailleurs, d'un débat objectif sur les questions européennes. Vous ne corrigez pas trente ans de silence et parfois de démagogie sur l'Europe en quelques mois de campagne électorale! Pour ce qui est des raisons profondes du désamour des peuples, il est évident que la crise a nourri des mouvements d'indifférence, voire de colère à l'égard de l'Europe. Effectivement, l'Europe est complexe et difficile à faire fonctionner. Mais personne n'explique cette complexité. Ni pourquoi il faut être ensemble dans le monde d'aujourd'hui pour rester libres et indépendants! "J'avais imaginé une "révision générale" de toutes les compétences et les politiques de l'UE à travers un grand débat public, transparent et transversal", déclare Michel pour L'ExpansionEffectivement, des promesses n'ont pas été tenues. Mais les gouvernements eux-mêmes ont refusé la dimension sociale ou industrielle de l'Europe. Effectivement, l'Europe a besoin d'émotions, de culture, d'âme! Les citoyens ne sont pas seulement ou pas d'abord des consommateurs! Une certaine dérive ultralibérale a éloigné le projet européen de ses fondamentaux, ceux d'une économie sociale de marché compétitive. Que fait-on maintenant pour prévenir une désintégration de l'Europe? Hubert Védrine. Il faut comprendre l'origine du grand malaise actuel. L'idée européenne est belle. Mais je pense que la prétention de construire l'Europe contre les nations, en les jugeant condamnables pourquoi parler sans cesse d'"égoïsmes" nationaux?, a été une erreur. Maintenant, les eurohostiles, les eurosceptiques et les euroallergiques s'additionnent et décrochent. Cela ne sert à rien de condamner le populisme, car ceux qui le condamnent sont justement ceux contre lesquels les peuples se rebellent. C'est un cercle vicieux. Relancer l'Europe à Bratislava en septembre, sans clarification préalable, ne peut pas être la solution à la crise actuelle. Et il n'y aura pas de clarification convaincante si l'on ne reconcentre pas clairement le rôle de l'UE et de ses institutions sur deux ou trois domaines essentiels. Et si cela n'est pas accompagné d'un changement complet de compétences, d'attributions et de mentalités de la Commission et des Etats membres. Cela veut dire également une mise en oeuvre radicale du principe de subsidiarité. Si l'on ne fait pas cette opération vérité radicale, si l'on ne fait pas une pause dans l'élargissement et l'intégration pour prendre le temps de réfléchir sérieusement avant de redémarrer, je crains que l'ensemble ne sombre ou ne s'enlise. Hubert Védrine et Michel pour L'ExpansionMichel Barnier. Je vous trouve très fataliste. A l'appui de votre démonstration, vous décrivez une construction européenne qui n'est pas celle que j'ai vécue. Cela fait très longtemps que le rêve fédéraliste de certains n'est plus d'actualité! Cela fait très longtemps que les gouvernements et les nations jouent un rôle très important au quotidien - parfois trop - dans la construction européenne. Je n'ai jamais été partisan d'une Europe qui, comme disait le général de Gaulle, viendrait "broyer les peuples comme dans une purée de marron". Nous avons besoin des nations pour combattre le nationalisme! Nous voulons faire une Europe unie, pas uniforme, une communauté qui mutualise... Sans effacer les différences, car chaque peuple garde son identité, sa langue, sa culture. Hubert Védrine. Il n'empêche que l'idéologie de la Commission en tant que corps sociologique a longtemps été de lutter contre les Etats au nom d'un intérêt supérieur, qu'elle aurait été seule à connaître et à incarner, et par ailleurs de ne pas tenir compte des votes hostiles ou critiques des peuples. Quant aux commissaires européens eux-mêmes, cela dépend des cas. Michel Barnier. Il est vrai que certains technocrates sont persuadés d'être toujours dans le juste. Cela peut changer! J'avais imaginé une "révision générale" de toutes les compétences et les politiques de l'UE à travers un grand débat public, transparent et transversal. L'objectif vérifier où se trouve la valeur ajoutée européenne. Si, dans un domaine, l'échelon européen n'a pas ou plus de valeur ajoutée, alors on rend la compétence aux Etats ou aux régions. L'intérêt de cette revue générale, c'est de réduire l'inflation législative... La Commission de Jean-Claude Juncker s'est engagée dans cette voie. Hubert Védrine et Michel Barnier, de pour L'ExpansionFaut-il réduire le pouvoir de la Commission, voire la supprimer? Hubert Védrine. Contrairement à ce que proposent certains, je ne pense pas qu'il faille renforcer encore plus les pouvoirs du Parlement européen. Je suis au contraire pour que les gouvernements reprennent le contrôle de la machine et que l'on associe plus les parlements nationaux. C'est aux gouvernements en premier lieu de redéfinir ce que vous appelez la valeur ajoutée de l'Union européenne. Quant à la Commission, elle est surdimensionnée - c'est absurde d'avoir un commissaire par pays - et n'est plus assez contrôlée politiquement. C'est devenu un organisme bureaucratique qui veut réglementer tout dans le détail. Michel Barnier. Je connais assez bien cette institution. Si le commissaire ne joue pas le rôle d'un politique, alors il devient effectivement le porte-parole de son administration. A coup sûr, on peut améliorer la collégialité et, un jour, avoir une Commission moins nombreuse. Mais attention aux idées reçues! Le premier budget de l'UE 350 milliards d'euros de fonds structurels régionaux est géré à Bruxelles avec 600 personnes. LIRE AUSSI >> Pierre Moscovici "Nous sommes la Commission de la dernière chance" La Commission a-t-elle trop de pouvoirs? Soyons justes elle fait des propositions sauf en matière de concurrence, et ce sont les ministres et les députés européens qui décident! Si les textes sont trop complexes, c'est souvent le fruit du processus législatif, et non pas la faute de la Commission. Sans parler des "surtranspositions" dans certains pays, comme le nôtre, qui en rajoutent lorsque le texte européen est traduit dans le droit national! Hubert Védrineet Michel Barnier de dos. Dahmane pour L'ExpansionConcernant la zone euro, certains experts préconisent davantage d'intégration avec la création d'un ministre des Finances, d'un budget commun, premiers pas vers un saut fédéral. Est-ce la solution pour sauver l'euro? Hubert Védrine. Si cette rationalité technocratique en vase clos et un supplément de fédéralisme sont la réponse politique aux problèmes actuels, il y a de quoi s'inquiéter! Nous devons d'abord passer par un processus de clarification, y compris pour la zone euro. Par ailleurs, qui avance ces propositions? La sphère financière, les banques, les directions du Trésor, la BCE. Cela fait des années que ces milieux répètent à l'envi ces propositions. Ils perdent leur temps. Croyez-vous que les Allemands accepteront que leur ministre des Finances soit sous la coupe d'un superministre des Finances européen? Je ne pense pas que, dans le contexte politique européen actuel, davantage d'intégration soit la bonne réponse. Cela n'empêche pas de travailler sur plus d'harmonisation, notamment en matière de convergence fiscale. Michel Barnier. L'euro a vocation à devenir la monnaie de toute l'Union européenne. A marché unique, monnaie unique. Là où je suis d'accord avec vous, c'est qu'on ne sortira pas de cette situation par de nouveaux traités, contrairement à ce que j'entends, même dans mon camp politique. On a fait l'erreur pendant dix ans de vouloir répondre à la crise de confiance des citoyens par la mécanique. On doit utiliser le traité actuel, qui permet beaucoup de choses pour avoir de nouvelles avancées. A partir de l'union monétaire, nous devons poursuivre la construction de l'union bancaire, la coordination économique, la coordination fiscale, notamment sur l'impôt sur les sociétés et, ensuite, le socle social. Hubert Védrine et Michel pour L'ExpansionAlors que la France a de nouveau été frappée cet été par le terrorisme, la création d'une Europe de la défense et de la sécurité est-elle crédible? Hubert Védrine. Attention aux slogans creux qui créent de nouvelles attentes! Les Européens ne sont pas en état de hisser à 2% du PIB leurs budgets de la défense et de s'unir pour créer une "armée" qui serait commandée par qui? capable de défendre l'Europe. De toute façon, c'est sur l'Otan qu'ils comptent. En revanche, une vraie force européenne d'intervention rapide, oui, il faut essayer. Et il y a beaucoup d'initiatives à prendre, de la coopération industrielle à la création d'un fonds d'investissement, comme le propose Thierry Breton. Et, sur la sécurité, le contrôle des frontières d'un nouveau Schengen, là, oui, il y a aussi beaucoup à faire. LIRE AUSSI >> Michel Barnier. C'est le sujet le plus sensible... Nous sommes là au coeur de la souveraineté nationale. Voulons-nous exercer en commun cette souveraineté face à des menaces qui ne connaissent plus de frontières? Sécurité intérieure et danger extérieur sont désormais liés. Compte tenu de cette nouvelle donne géopolitique, on ne s'en sortira pas tout seuls, chacun pour soi, chacun chez soi! En matière de défense et de gestion de nos frontières, il y a un champ pour davantage de mutualisation et de coopération entre les gouvernements, les industriels et les services de sécurité. C'est la priorité affichée par la "stratégie globale" proposée début juillet par Federica Mogherini, la haute représentante pour la politique extérieure. Les protagonistes Michel ministre, par deux fois membre de la Commission européenne, Michel Barnier est conseiller spécial pour la politique de défense et de sécurité européenne auprès du président de la Commission, Jean-Claude Juncker. Il a été chargé, à compter du 1er octobre, de préparer et de conduire pour la Commission la négociation avec le Royaume-Uni sur le Brexit. Hubert Védrine. Ancien secrétaire de la présidence de la République durant le référendum sur le traité de Maastricht, ministre des Affaires étrangères de Lionel Jospin, Hubert Védrine est une des grandes voix de la diplomatie française. 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Dunouveau dans votre porte-monnaie! Pour marquer la présidence française du Conseil de l'Union européenne, la France a dévoilé une nouvelle pièce de 2 euros. Elle sera mise en circulation

Quelle réponse à la crise financière ? 1Nous nous concentrerons ici sur la maîtrise de la crise finan­cière par la prési­dence française au cours du second semestre de 2008, lais­sant de côté le dé­nouement de la crise de ratification largement dans les mains du gouverne­ment irlandais, les questions de politique étrangère europé­enne dont le conflit géorgien, le chantier du pacte de l'immigration, mais aussi le travail important que la France a entrepris sur le paquet énergie-climat. Nous analyserons égale­ment la qualité de la coopération franco-allemande en temps de crise. La crise financière pose quatre défis 2Face à l'accélération dangereuse de la crise financière internationale, l'Union européenne et la présidence du Conseil ainsi que la Commission se sont vus confrontées à quatre défis 3- gérer la crise à court terme pour conjurer les plus grands risques d'un krach sous forme de crise systémique suite à des faillites de grandes banques ou com­pagnies d’assurance et mettre en place une coordination entre les gou­ver­nements européens ainsi qu'entre ces derniers et la Banque centrale euro­pé­enne afin d'éviter un chacun pour soi’, c'est-à-dire des me­sures unilatérales avec des effets externes négatifs pour d'autres pays sous forme de jeux non coopératifs’ entre les Etats membres de l'Union euro­péenne ; 4- trouver une réponse européenne appropriée en matière de politique ma­cro­économique face au retournement de la conjoncture qui frappe la plupart des Etats membres, notamment les 15 pays de la zone euro, tous entrés en ré­ces­sion ; 5- adapter et réformer le cadre réglementaire pour le secteur financier eu­ro­péen pour éviter qu'une crise d'une telle ampleur puisse se reproduire ; 6- exercer un co-leadership européen au niveau global pour contribuer à une régulation efficace des marchés financiers internationaux. 7Quel est le bilan, certes très provisoire, qu'on peut établir de la prési­dence française, à l’issue du Conseil européen des 11 et 12 décembre à Bruxelles ? Gestion de crise à court terme effets positifs d’une action concertée Coordination grâce à la multiplication de sommets 8On constate un large consensus parmi les observateurs européens, y compris en Allemagne, sur le caractère énergique et efficace de la gestion à court terme de la crise financière. La décision du président Sarkozy de gérer cette crise au sommet » – en organisant toute une série de réunions au niveau des chefs d'Etat et de gouvernement de l'Union européenne et de la zone euro – était sûrement la bonne, vu la gravité des problèmes et l’importance politique des décisions à prendre. Il y avait un vrai risque que les Etats membres de l’Union passent d’une phase de non-coordination à une logique de conflit », selon l’ancien ministre italien des finances et ancien membre de la Banque Centrale Européenne, Thomaso Padao-Schioppa La Croix, 22-10-08, après le 15 sep­tembre faillite de la Banque Lehmann Brothers et jusqu’au 12 octobre som­met européen des pays de l’Eurogroupe plus le Royaume-Uni. Gestion de la crise financière au sommet » 2008 4 octobre Sommet des membres européens du G8 au niveau des chefs d’Etat et de gouvernement à Paris 12 octobre Sommet des pays de la zone euro + Royaume-Uni au niveau des chefs d’Etat et de gouvernement à Paris 15-16 octobre Séance du Conseil européen sur la crise financière à Bruxelles 7 novembre Sommet informel des chefs d’Etat et de gouvernement à Bruxelles pour préparer le sommet du G20 à Washington 15 novembre Sommet du G20 à Washington 26 novembre Conseil des ministres franco-allemand à Paris 11-12 décembre Conseil européen à Bruxelles Accord politique le 12 octobre sur la garantie des dépôts bancaires 9Grâce à ces rencontres au sommet répétées et à format variable, des décisions na­tionales en matière de garantie des dépôts bancaires des épargnants ont pu être coordonnées pour éviter que le scénario irlandais fasse école, le gouverne­ment irlandais ayant attiré des flux de capitaux énormes surtout en provenance de la Grande Bretagne en garantissant unilatéralement tous les dépôts ban­caires, y compris des non irlandais. Un accord politique a pu être trouvé à l'oc­casion du sommet de la zone euro le 12 octobre sur des garanties publiques du crédit interbancaire et des mesures de recapitalisation des banques, le plan de sauvetage britannique ayant servi de modèle. 10Les chefs d’Etat et de gouvernement des pays européens membres du G8 réunis le 6 octobre s'étaient déjà déclarés prêts à prendre toutes les mesures nécessaires pour assurer la stabilité du système financier – que ce soit par l’in­jection de liquidités en provenance des banques centrales, par des mesures ciblées sur certaines banques ou par des dispositifs renforcés de protection des dépôts… En prenant ces mesures, nous constatons la nécessité d’une coordi­nation et d’une co­opération étroites au sein de l’Union européenne » décla­ration du président de la République française, 6-10-08. Par ailleurs, les 27 Etats membres se sont mis d’accord pour relever la garan­tie des dépôts ban­caires de 20 000 € actuellement à 50 000 € en 2009 grâce à une modification de la législation européenne en vigueur. 11Ces mesures et déclarations communes montrent le passage réussi du stade des réactions purement nationales à la crise vers la coordination des politiques nationales au niveau européen, dont le mérite revient à la présidence française. L’Allemagne s’oppose à un Plan Paulson’ européen… 12Une autre proposition, d'origine néerlandaise, en vue d'une commu­nautarisation partielle de la réponse européenne, appuyée par la France, s'est heurtée, par contre, à un refus catégorique de la part de l'Allemagne. Il s'agis­sait de l'idée de créer un fonds européen selon le modèle du plan américain du ministre des finances, Henry Paulson, permettant de racheter des titres toxiques’ des banques afin de restaurer la confiance et de relancer le crédit interbancaire. Hormis le problème qu’aurait soulevé la mise en place en peu de temps d’un fonds européen géré par la Commission ?, le gouvernement allemand n'était tout simplement pas prêt à prendre des risques budgétaires largement incal­culables pour montrer une solidarité européenne sans faille. 13L'idée d'une garan­tie de sauvetage bail out » allemand pour des banques étrangères était d'autant plus mal vue, surtout par le ministre fédéral des Fi­nances Peer Steinbrück, que les acteurs allemands avaient l'impression, à ce moment-là, que les banques alle­mandes seraient moins frappées par la crise des sub­primes que d'autres banques européennes. Dans une interview accor­dée au quotidien Frankfurter Allgemeine Zeitung du 29 octobre, P. Steinbrück s'expli­quait de la manière suivante Un gros fonds européen de sauvetage était hors de question pour nous, parce que l'Allemagne aurait dû payer la ma­jeure partie tout en ayant un contrôle trop limité ». Ceci avait lieu avant la faillite potentielle de la banque im­mobi­lière allemande Hypo Real Estate, qui a mis tout l'Eurosystème au bord du gouffre selon l'analyse du PDG de la Deutsche Bank, Josef Ackermann, mise en avant au cours d’un débat Münchner Run­de » diffusé par la télévision bavaroise Bayerisches Fernsehen le 2 dé­cembre. La perspective de l’année électorale 2009 en RFA n'a pas non plus incité à la prise de risques inconsidérés en matière budgétaire. … et la France accuse l’Allemagne de faire cavalier seul 14Ce refus initial du gouvernement allemand de jouer collectif – la garantie poli­tique illimitée des dépôts bancaires des Allemands fut prononcée par la chance­lière Merkel et son ministre des Finances sans concertation européenne préa­lable – a provoqué des critiques tous azimuts en France, y compris dans les rangs du gouvernement et de l'Elysée. Dans son édition du 11 octobre, par exemple, le quotidien Le Monde titrait Agacé par les critiques, Berlin se dé­fend de ne pas jouer assez européen dans la crise ». Concertation étroite entre Conseil, Eurogroupe et BCE… 15Un point fort de gestion de crise au niveau européen était sans doute le dia­logue et la concertation très étroits entre le Conseil, notamment les représen­tants de la zone euro, et la Banque Centrale Européenne quand il s'est agi de procurer très rapidement la liquidité monétaire nécessaire pour combler les trous laissés par le dessèchement du crédit interbancaire. On pouvait se croire à mille lieues des échanges parfois acerbes du passé entre le président de l'Eu­rogroupe, Jean-Claude Juncker, et le président de la BCE, Jean-Pierre Trichet sur la gouvernance de la zone euro. … et rétablissement de la confiance interbancaire 16La gestion de crise au niveau européen a clairement donné des résultats. On a pu éviter une panique et un assaut’ des banques par leurs clients excepté pour la banque britannique Northern Rock, aucune banque à risque systé­mique n’a fait faillite, et la confiance interbancaire semble avoir été par­tielle­ment rétablie, vu le resserrement de l'écart entre l'évolution du taux de l'Eu­ribor Euro Interbank Offered Rate et le taux directeur de la Banque Centrale Euro­péenne BCE, qui reflète fidèlement les primes à risques dans les marchés monétaires pour les prêts interbancaires. Taux Euribor prêts interbancaires et taux directeur de la BCE en 2008 Sources Euribor et BCE taux directeur. Réaction rapide pour réduire les déséquilibres hors de la zone euro 17On peut constater une autre réaction rapide et efficace les Européens ont réussi à se mettre d'accord pour relever à 25 milliards € au lieu de 12 mil­liards € le plafond des prêts que l’Union peut mettre en place pour réagir face à des déséquilibres graves de la balance des paiements des Etats membres en dehors de la zone euro en vertu de l'article 119 du Traité CE. Cette décision politique, adoptée à l'occasion du sommet informel des chefs d'Etat et de gou­vernement de l'UE, a reçu un fort soutien du Parlement européen. C'est surtout la Hongrie qui a pro­fité de ce dispositif, avec l'octroi d'un prêt de 6,5 milliards € le 4 novembre 2008 pour stabiliser sa situation macroéconomique Différends sur la notion de gouvernance économique » 18Des différences, notamment avec l’Allemagne, sont apparues par contre quand la présidence française a voulu profiter des circonstances pour pousser l’idée de faire de l'Eurogroupe une sorte de gouvernement économique de l'Union bien identifié », comme le formulait le président Sarkzoy devant le Parlement européen le 21 octobre 2008. Et il avait précisé Et dans mon esprit d’ail­leurs, le vrai gouvernement économique de l’Eurogroupe, c’est un Eurogroupe, qui se réunit au niveau des chefs d’Etat et de gouvernement ». La République fédérale, qui a toujours eu une vision plus modeste que la France quant aux fonctions de l'Eurogroupe, a rapidement, et avec de bonnes raisons, fait échec à cette tentative qui com­portait le risque de créer une divi­sion profonde au sein de l'Union entre les membres et les non-membres de la zone euro. Relance européenne La France y travaille. L'Allemagne y réfléchit » – une question d’approche plus que de rythme Le Conseil ECOFIN adopte le 2 décembre un plan de relance… 19Le bilan paraît plus contrasté quant aux tentatives de définir une réponse con­certée en matière de politique fiscale ou économique. Lors de sa conférence de presse conjointe avec Angela Merkel à l’occasion du Conseil des ministres franco-allemand du 24 novembre à Paris, Nicolas Sarkozy résume en ces termes les différences foncières d’approche entre la France et l’Allemagne La France y travaille. L'Allemagne y réfléchit ». Bien sûr, les ministres des Finances au sein du Conseil ECOFIN se sont mis d'accord lors de leur réunion le 2 dé­cembre 2008 pour soutenir un paquet de mesures pour stimuler la demande de l'ordre de 1,5 % du produit intérieur brut de l'Union selon les axes prévus par une communication de la Commission européenne du 26 novembre. Celle-ci proposait aux Etats membres de s'entendre sur un ensemble de me­sures budgétaires coordonnées à mettre en œuvre immédiatement, qui doivent être prises en temps voulu, ciblées et temporaires » de l'ordre de 170 milliards € financés par les budgets nationaux et de 30 milliards € financés par la Banque Européenne d'Investissement BEI et par le budget européen COM2008 800 final. … mais c’est un assemblage de mesures nationales 20Or, ce plan de relance est surtout un collage de mesures nationales qui avaient souvent déjà été annoncées par les gouvernements nationaux. Et, comme le souligne le quotidien allemand Financial Times Deutschland, ce plan suscite la colère de Berlin » 26-11-08. Le gouverne­ment allemand ne se sent nulle­ment obligé à revoir ses dépenses à la hausse au-delà des décisions prises au Bundestag le 4 décembre et au Bun­desrat le lendemain ; elle s'additionnent à 32 milliards € et représentent 1,2 % du PIB, selon le gouvernement. L’Allemagne peu encline à répéter les erreurs du passé 21Il faut bien se rendre compte que les gouvernements de l'UE ne font pas le même diagnostic sur l'ampleur et/ou la durée possible de la crise économique et qu'ils n'ont surtout pas la même grille d'analyse cognitive quant aux effets de divers instruments économiques disponibles. En RFA, par exemple, les effets pro-cycliques du Pro­gramme d’investissements pour le futur » Zukunfts­inves­titionsprogramm de 1978 ont laissé des traces profondes dans la mémoire des acteurs et des économistes allemands et incitent fortement aujourd’hui au scep­ticisme. La RFA a payé un prix fort en termes de détério­ration durable des budgets publics sans avoir pu engranger les effets anticycliques espérés. Les économistes du Conseil des experts pour l'examen de l’évolution économique globale Sachverständigenrat zur Begutachtung der gesamtwirtschaftlichen Ent­wicklung – le Conseil des Sages – plaident, eux, pour une politique de crois­sance qui ne met pas l'accent sur la consommation, mais plutôt sur l'investisse­ment public et qui mobiliserait 0,5 à 1 % du PIB rapport annuel 2008/09. 22Or, c'est précisément sur l'investissement public que mise aussi le gouverne­ment fran­çais y ajoutant tout un bouquet d’autres mesures pour éviter la dé­grada­tion de la compétitivité économique internationale provoquée par les pro­grammes mettant l’accent sur la consommation à l’instar de la relance de 1973 sous la présidence de Giscard d'Estaing et en 1981 au début du premier sep­tennat de François Mitterrand. Désaccord franco-allemand sur une hausse massivedes dépenses publiques 23Mais s’il y a apparemment une certaine concordance sur la priorité à l’investis­sement, les gouvernements de la RFA et de la France, dont les deux écono­mies représentent presque 50 % du PIB de la zone euro, ne sont pas sur la même longueur d'onde quant à l'urgence d'une augmentation massive de la dépense publique pour stimuler l'activité économique. Tandis que Nicolas Sar­kozy annonçait un nouveau plan de relance le 4 décembre, d'une ampleur de 26 milliards €, soit 1,3 % du PIB national selon le gouvernement français, la chancelière allemande avait reporté une décision sur des mesures supplémen­taires au mois de janvier 2009 afin d'avoir un diagnostic plus clair sur la gravité de la récession, même si les pressions politiques pour relancer la demande montent fortement aussi bien à l'intérieur du pays qu'à l'étranger. A l’issue d’une consultation nationale des acteurs et experts sommet économique » du 14 décembre sur l’évolution de la situation et les remèdes à envisager, le gouver­nement fédéral a annoncé qu’il envisageait désormais un deuxième paquet de mesures pour la fin janvier. 24Or, les différences entre les deux pays sont moins prononcées qu'il y paraît à première vue. Une étude du think tank bruxellois Bruegel, consacrée à l’es­tima­tion de l'ampleur des mesures de croissance adoptées par les treize économies les plus importantes de l'UE, fait un calcul différent de celui des gou­vernements allemand et français Les mesures de relance décidées en RFA sous forme de réduction de taxes et sous forme de dépenses nouvelles au delà des stabilisateurs automatiques s'élèveraient à 14,8 milliards € ou 0,58 % du PIB Saha/von Weizsäcker, 2008. Or, ceci est très proche de l'effort français qui s'élèverait non pas à 26 milliards €, mais à 14,3 milliards € ! En termes ab­solus, la RFA se retrouve ainsi au deuxième rang des pays européens, derrière le Royaume-Uni 17,1 milliards € ; en termes de pourcentage du PIB, la RFA oc­cupe le quatrième rang derrière l'Espagne 1,1 % du PIB, le Royaume-Uni 1,0 % du PIB et la France 0,72 % du PIB. La différence entre l'effort alle­mand et l'effort français est donc seulement de l'ordre de 0,14 point en % du PIB. Or, les reproches mutuels échangés entre les responsables et les com­mentaires dans les médias des deux pays pourraient laisser croire qu'il s'agit d'une approche fiscale complètement différente dans les deux pays… L’Allemagne contre une surenchère » dans la relance 25Néanmoins, la France se retrouve en ce moment avec le Royaume-Uni pour défendre un plan de relance le plus ambitieux possible, et les deux pays en­voient des signaux de mécontentement très clairs à la RFA en l'ayant exclue d'une rencontre au sommet entre Gordon Brown, Nicolas Sarkozy et le prési­dent de la Commission, Barroso, le 8 décembre 2008 à Londres. Les respon­sables allemands se montrent, quant à eux, très critiques vis-à-vis de la sur­enchère des programmes de relance aussi bien au niveau européen qu'au ni­veau du débat politique interne en RFA. Le ministre des finances, P. Stein­brück, parle, dans une interview accordée à l'hebdomadaire Newsweek 15-12-2008, d'une guerre de surenchère » bidding war et met en garde contre une politique qui brûlerait de l'argent sans effet significatif » et qui por­terait les dettes publiques à un niveau tel que toute une génération en souffri­rait. Le diagnostic économique qui sous-tend ce positionnement est clairement décrit par le ministre. C'est la croissance financée par des déficits pendant des an­nées, voire des décennies, qui est à l'origine de la crise financière Est-ce la même faute que tout le monde va refaire soudainement à cause de toute cette pression publique? », s'interroge-t-il. 26Le gouvernement allemand, qui dispose de nettement plus de marges budgé­taires que la France et le Royaume-Uni, se range donc dans le camp des pays qui veulent limiter les déficits comme la Pologne ou qui ont perdu toutes marges de manœuvre budgétaire comme la Hongrie, la Grèce et l'Irlande. On s'est juste mis d'accord des deux côtés du Rhin pour s'opposer à une baisse généralisée de la TVA une des suggestions de la Commission Barroso, et pour plaider ensemble pour une interprétation très souple des critères du Pacte de Stabilité et de Croissance, ainsi que pour une application moins stricte de contrôles des aides d’Etats par la Commission. Cette approche commune trouve son expression dans un article commun de la chancelière Merkel et du président Sarkzoy dans le Frankfurter Allgemeine Zeitung du 26 novembre 2008 et intitulé La croissance ne peut pas attendre » Der Aufschwung kann nicht warten ». Dans le quotidien français Le Figaro, qui le publiait égale­ment dans l’édition du même jour, il était intitulé Nous ne pouvons pas attendre ». Un risque de sape des fondements mêmes du marché unique 27On aurait pu attendre mieux des deux poids lourds économiques de l’Union que de saper les fondements de l’Union monétaire et du marché unique en prônant l’assouplissement des règles communautaires. Car dans un tel scénario, la Commission risque vite d’être transformée en bouc émissaire quand elle se verra contrainte de faire appliquer les règles du marché unique en matière de concurrence et quand elle devra veiller à ce que les Etats membres n’abusent pas des aides publiques pour faus­ser la concurrence. La levée des boucliers en France, lorsque la Commis­sion a émis des réserves contre le plan français de recapitalisation des banques, en dit long. L’Allemagne se méfie du laxisme budgétaire français… 28Il aurait sans doute été plus facile pour la France d’entamer des débats sérieux sur la coordination des politiques fiscales avec le partenaire allemand si les gou­vernements successifs à Paris n’avaient pas acquis la réputation, bien méri­tée, d’un laxisme budgétaire permanent depuis des années. Celui-ci nourrit une certaine méfiance des milieux politiques et économiques allemands par rapport aux suggestions et demandes françaises en matière de relance par l'augmenta­tion des déficits publics. … et craint le spectre d’un scénario à la japonaise 29Etant donné la très grande marge d’incertitude quant à l’ampleur de la crise économique actuelle, l’attitude prudente du gouvernement allemand peut se dé­fendre. Quels seraient en effet les instruments budgétaires disponibles en France et dans les autres pays de l’Union qui misent sur une relance par le dé­fi­cit au cas ou la crise s’aggraverait ou se prolongerait ? Ne risque-t-on pas un scénario à la japonaise où des mesures de relances répétées n’ont pas vrai­ment eu les effets escomptés, et ont au contraire porté la dette publique japo­naise de 69 % du PIB en 1990 vers un sommet vertigineux de 183 % du PIB en 2008 Bun­desministerium der Finanzen, Monatsbericht, juin 2004 ? Régulation des marchés financiers européens et internationaux un leadership européen non encore affirmé 30Le débat autour de la régulation des marchés financiers s'est ordonné autour de trois axes principalement 31- améliorer ou développer des règles et normes européennes 32- améliorer la supervision et la coopération des superviseurs pour garantir une application efficace de ces règles 33- soumettre tous les acteurs financiers mondiaux à une réglementation pour abolir des zones d'ombre et territoires non-régulés. Accord pour améliorer l’efficacité de l’information… 34En matière de réforme de la régulation des marchés financiers, les Européens ont pu se mettre d'accord sur le principe d'une amélioration de la transparence, aussi bien au niveau de l'information sur des produits financiers hypercom­plexes qu'au niveau de la transparence des bilans bancaires pour que les risques ne soient pas cachés en dehors du bilan. Un accord de principe a éga­lement pu être trouvé sur une règlementation du travail des agences de nota­tion, et la Commission a désormais soumis sa proposition de règlement qui a de bonnes chances d'être adoptée rapidement COM2008 704 final. De cette manière, les leaders européens tirent les conséquences d'une leçon cruciale de la crise présente, à savoir que l'hypothèse de l'efficacité de l'information sur les marchés financiers – le fondement central de l'approche dérégulatrice – ne tient pas debout Filc, 1997. … et pour réduire les risques 35Au-delà de l'amélioration de la transparence, il s'agit bien de la réduction des risques. Ceci passe, entre autres, par des obligations plus strictes en matière de fonds propres des banques. Le Conseil ECOFIN a réussi à définir une orien­tation générale le 2 décembre, qui prévoit entre autres un encadrement plus strict des pratiques de titrisation en exigeant d'une banque émettrice de con­server dans son bilan 5 % des risques transférés ou vendus aux investisseurs afin d'inciter les banques à une analyse plus rigoureuse des risques. Une adop­tion de cette réforme en première lecture avant la fin de la législature paraît possible, même si le Parlement européen aimerait relever à 10 % la part des titres que la banque émettrice doit conserver dans son bilan. Désaccords sur une supervision bancaire à l’échelon européen… 36Un autre volet important concerne la supervision du secteur bancaire et de l'assurance. Un chantier principal au niveau communautaire est la directive sur la solvabilité des compagnies d'assurance Solvabilité II » qui vise à fondre 14 directives communautaires existantes en un seul acte juridique. Le point qui a fait le plus débat est celui de la supervision de groupe, soulevant la question cruciale du degré de coopération entre superviseurs nationaux, voire de la cen­tralisation de la supervision de groupes présents dans plusieurs pays membres. Force est de constater que la crise n'a pas incité les gouvernements européens à revoir leur approche en matière de supervision des banques et des compa­gnies d'assurances. Une approche de supervision au niveau européen de ces marchés hautement intégrés n'a toujours pas fait son chemin. Ni la présidence française, ni la Commission n’ont saisi l'occasion créée par la crise financière pour essayer de faire sauter des verrous contre une supervision effective au niveau européen. Ce qu'on peut attendre de la directive Solvablité II » ne dépasse donc pas l'alignement des règles applicables aux assureurs sur les règles en vigueur pour le secteur bancaire Bâle II ». … qui seront lourds de conséquences … 37L'Europe risque donc de rester fractionnée en matière de supervision bancaire et financière – ce qui serait un succès formidable de l’esprit de clocher national attaché à une souveraineté devenue irréelle dans un marché financier mondial. Le fait que la présidence française n’a pas profité du policy window » créé par la crise financière pour faire pression sur les pays membres le plus hostiles à une gouvernance efficace européenne de la supervision des banques et des assurances pourrait se révéler lourd de conséquences pour les Européens. … car ils inhibent l’émergence d’un leadership européen 38Une législation ambitieuse en matière de réglementation des marchés finan­ciers au niveau européen peut être considérée comme une condition préalable pour un rôle de leadership européen au niveau mondial. Le président Sarkozy a habilement tiré profit de l'absence de leadership américain de la part d'une ad­ministration Bush en fin de mandat pour appeler à un sommet international, sous la forme d'un G20, qui a eu lieu le 15 novembre à Washington, une ren­contre qui avait été préparée du côté européen par un sommet informel. G20 les Européens imposent l’idée d’une régulation plus efficace des marchés financiers… 39Le document publié à la fin du G20 porte des traces importantes des revendica­tions européennes. Les Européens ont pu faire valoir leur point de vue sur un certain nombre de points centraux en premier lieu la nécessité de sou­mettre l'ensemble des acteurs des marchés financiers à une régulation et su­pervision efficace ». Dans la déclaration du sommet européen du 7 no­vembre, on pouvait lire une définition plus explicite Aucune institution finan­cière, aucun segment de marché, aucune juridiction ne doit échapper à une régulation proportionnée et adéquate ou au moins à la surveillance ». Cette position d'un renforcement de la régulation des marchés financiers internationaux avait déjà été défendue par le gouvernement allemand lors du G8 à Heiligendamm en juin 2007. Or, une telle approche n'était pas partagée par le Royaume-Uni dont le ministre des finances de l'époque, Gordon Brown, défendait des idées plus libérales et déré­gulatrices… 40Ensuite, le document final du G20 à Washington plaide en faveur d'un renfor­cement de la coordination des régulateurs au niveau mondial, la nécessaire réforme des institutions de Bretton Woods, l'harmonisation incontournable des normes comptables ou encore la révision des pratiques en matière de rémuné­ration du management pour éviter l'incitation à la prise de risques inconsidérés. … et la relance des négociations dans le cadre du cycle de Doha 41Ce qui paraît plus important les participants au sommet ont non seulement dres­sé une liste d'actions hautement prioritaires, mais ils ont également donné des instructions de travail à leurs ministres des Finances qui doivent préparer un autre sommet des G20 qui se tiendra à Londres au mois d'avril 2009. En même temps, les participants ont souscrit à une auto-obligation de rejeter le pro­tectionnisme et de relancer les négociations dans le cadre du cycle de Doha de l'OMC. Mais la France fait cavalier seul 42Sur ce dernier point, force est de constater que le bilan de la présidence fran­çaise paraît plutôt décevant. Dans une situation de crise profonde où la tenta­tion du protectionnisme est omniprésente malgré les déclarations solen­nelles, un rôle de leadership européen implique que l'UE soit prête à contribuer dispro­portionnellement à la production d'un bien collectif comme la liberté du com­merce international pour éviter une érosion du régime du commerce mondial. Le discours tenu par le président Sarkozy depuis des mois sur la né­cessaire réciprocité » des concessions mutuelles à faire pour conclure le cycle de Doha n'est décidément pas à la hauteur des défis de la situation actuelle. 43Quelles leçons peut-on tirer des expériences de la présidence de ces der­niers mois – du point de vue allemand ? 44L'Union européenne s'est montrée capable, après une phase de réactions na­tionales de mi-septembre jusqu'au début d'octobre – faute de cadre d'action et d'un script’ en place au niveau européen – d'arriver à des décisions impor­tantes pour arrêter la spirale infernale d'une perte de confiance généralisée au sein du système financier et d’un chacun pour soi au niveau des réactions poli­tiques des Etats membres de l’Union européenne. Le mérite en revient large­ment à la présidence française qui a su donner une impulsion forte pour orga­niser la coopération européenne et pour éviter le pire. 45Par contre, des points de discorde s'accumulent sur la rapidité et l'ampleur des relances nationales et/ou d'une relance concertée au sein de l'UE, notamment entre la France et la RFA. Il ne s'agit pas seulement d'une différence de style – volontarisme contre prudence et invocation du principe de subsidiarité – mais de divergences de fond quant à la bonne doctrine économique à suivre. Et ces divergences sont solidement ancrées dans les cultures politiques et éco­no­miques des deux pays. 46La France, qui avait ces derniers années une position inconfortable en dehors du mainstream européen’ en matière de régulation économique et sociale au niveau communautaire Schild, 2008 et en ce qui concerne le rôle et l'activisme sou­haitable des pouvoirs publics nationaux et européens, se retrouve aujour­d'hui dans une situation inespérée. L'idée d'une Europe régulatrice et interven­tion­niste a visiblement gagné beaucoup de terrain. La vague néolibérale, qui dominait les débats et les politiques économiques depuis la fin des années 1970, semble bel et bien terminée. Le curseur des politiques économiques se dé­place vers la gauche. La France pourrait donc retrouver une position plus cen­trale au niveau européen, pourvu qu'elle ne cède pas à la tentation de brûler de l'argent public pour allumer des feux de paille sans effets durables sur la con­joncture économique et sans effets pour l'amélioration de sa compétitivité économique internationale sur le long terme. Une ambition française d'un lea­dership européen doit être bâtie sur une base économique et budgétaire saine, solide et exemplaire – on en est loin en ce moment. L’incompréhension de l’approche allemande tendon d’Achille de la stratégie française 47Si la France veut garder un rôle de premier plan dans la gestion de la crise économico-financière et dans la préparation des règles et normes nouvelles aux niveaux européen et international, le président Sarkozy serait bien conseillé de revoir sa stratégie envers la RFA. Le fait de lancer des initiatives europé­ennes sans concertation préalable avec son partenaire le plus important pour les enterrer ensuite quand elles rencontrent un refus catégorique de la part de l'Allemagne par exemple l'institutionnalisation des sommets de l'Eurogroupe ou pour les voir vidées de leur substance Union de la Méditerranée ne sert nullement les intérêts français. Le seul effet est de saper la confiance mutuelle entre les plus hauts responsables politiques et administratifs des deux pays. 48Historiquement, une des fonctions importantes de la relation privilégiée entre la France et la RFA fut celle d'une gestion de crise à l'intérieur de l'Union, un rôle qui a pu être assumé vers la fin de la présidence allemande en 2007 pour relan­cer ensemble le processus de la réforme des traités. Aujourd'hui, force est de constater que les relations entre nos deux pays faisaient plutôt partie des problèmes et non pas des réponses face à une crise d'une ampleur historique. Or, l'Europe a besoin plus que jamais que les dirigeants de la France, de l'Alle­magne et du Royaume-Uni accordent leurs violons pour concevoir et promou­voir une stratégie à long terme qui jette les bases d'une refondation et d'une régulation effective du système financier international. 49L'Europe a fait ses preuves dans la gestion immédiate de la crise, mais un long chemin reste devant nous pour développer une réponse stratégique à long terme. Ceci n'est pas possible sans un leadership politique collectif. Et celui-ci, ceci est une autre leçon de la crise, ne peut pas être attendu de la part de la Commission européenne. Ce sont donc d'abord les grands pays et les poids lourds économiques de l'Union qui sont appelés à assumer ce rôle.
Présidencefrançaise de l'Union européenne au 2e semestre 2008. Avers. Les inscriptions "2008 PRÉSIDENCE FRANÇAISE UNION EUROPÉENNE RF" et les marques de l'atelier monétaire au centre de la pièce, entourées des douze
57 objets, crée le 18 août 2018 Pour recenser et faire partager mes principaux euros, et surtout pour remercier mes nombreux donateurs, famille, amis, collègues,....toujours à l'affut. Et les encourager à continuer 😃 Vous pouvez les rejoindre; surveillez vos porte-monnaie ! avant que la monnaie physique ne disparaisse… 😭. Potentiellement aussi pour échanger des doublons. Je détiens notamment 92 modèles 2€ commémoratifs différents, mais pas tous en double. J'intégrerai progressivement mes principales pièces. Pas seulement des 2€. Mon objectif est de récupérer au moins un modèle de chaque pièce en euros en circulation, toutes les valeurs, surtout pour la diversité et la richesse culturelle des faces nationales. Certes quasi impossible vu le nombre des pays émetteurs de parfois plusieurs séries courantes successives, et de 2 € commémoratifs, à la veille de la disparition prévisible de la monnaie à terme. Aucun objectif de business, juste des échanges de pièces et d'histoires humaines. La fascination aussi pour ces petits bijoux ordinaires partagés par notre vaste communauté européenne, leur circulation de poche en poche, d'Helsinki à Nicosie, de Dublin à La Valette... N'hésitez pas à me laisser des commentaires. Merci. Disponibilité: Indisponible. Pièce de 2 euros commémorative France 2008 de la monnaie de Paris commémorant la Présidence française du conseil de l’Union européenne. Cette pièce a été dessinée par le designer Philippe Starck. - Pièce qualité Belle Epreuve, vendue sous capsule dans son coffret d’origine Monnaie de Paris avec Publiée le 7 janvier 2022 Nouvelle pièce de 2€ © Monnaie de Paris / SGPFUE Le 1er janvier 2022, à l’occasion des 20 ans de l’euro et du début de la présidence française du Conseil de l’Union européenne PFUE, une nouvelle pièce de 2 euros est mise en circulation. Cette nouvelle pièce est ornée d’un chêne et d’un olivier représentant la force, la sagesse et la nature. Les deux arbres sont encadrés par un hexagone, symbole de la France, et entourés par les douze étoiles du drapeau européen. Lors de la conférence de presse du Président de la République, consacrée à la PFUE le 9 décembre 2021 à l’Élysée, le secrétaire d'État chargé des Affaires européennes, Clément Beaune, a souhaité rappeler le caractère européen de cette nouvelle pièce de 2 euros, qui célèbre l'anniversaire de la monnaie unique 2022 marque les 20 ans de l'Euro. Les Français comme les Européens y sont très attachés, plus que jamais. Les Européens soutiennent la monnaie unique, en font un élément de stabilité, de protection, d'attractivité de nos économies qui nous a protégés aussi pendant la crise ». Il a également souligné que cette pièce n’est pas simplement commémorative mais bien une vraie pièce […] qui sera utilisable par chacun d'entre nous comme un signe de cette Europe que nous avons auprès de nous dans notre quotidien ». 30 millions de nouvelles pièces de 2 euros, dessinées par le graveur général, Joaquin Jimenez, de la Monnaie de Paris, et frappées à Pessac, en Gironde, seront mises en circulation à compter du 1er janvier 2022. Nos dernières actualités Dernière révision le 3 février 2022
2€ commémorative Allemagne 2008 présidence de Hambourg au Bundesrat avec l'ancienne carte de l'Europe. Une erreur de frappe avec l'ancienne carte de l'Europe sur l'atelier J uniquement au lieu de la nouvelle carte. Environ 75.000
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EUROPIONNERS 2006 EU HUB!*Pour que l'Europe, en tant qu’acteur mondial, ne soit pas lointaine des européens. *Devise:"In varietate concordia"(latin: Unie dans la diversité).*Unie dans la diversité: l'Union Européenne (UE) se compose de 27 pays européens qui partagent les mêmes valeurs démocratiques et se sont engagés à travailler ensemble pour la paix et la prospérité.
Publié le 10/06/2008 à 1408, Mis à jour le 10/06/2008 à 1409 La chancelière et Nicolas Sarkozy ont rapproché leurs positions sur le climat et l'énergie lundi en Bavière, à l'occasion du 9e Conseil des ministres franco-allemand. Tout un symbole. Réunis en Bavière, lundi, Nicolas Sarkozy et Angela Merkel ont passé en revue un détachement de la brigade franco-allemande, mise sur pied il y a vingt ans. Le geste est significatif, à trois semaines du début de la présidence française de l'Union européenne PFUE, dont le succès reposera en bonne partie sur la solidité du couple» ses propos, Angela Merkel n'a pas ménagé son appui au président de la République qu'elle a accueilli à Straubing, petite ville baroque de la plaine du Danube. Pour l'occasion, le chef de l'État était accompagné par cinq ministres Environnement, Affaires étrangères, Affaires européennes, Défense, Commerce qui ont eu des discussions avec leurs homologues allemands. Nous allons soutenir la France durant sa présidence», a déclaré la chancelière, tandis que le président rendait hommage au rôle d'Angela Merkel en Europe Lorsque l'Europe a été bloquée, c'est l'Allemagne et Mme Merkel qui ont débloqué la situation.»Compromis primordial»Concrètement, les convergences franco-allemandes ont pu se vérifier lundi à travers deux déclarations touchant à l'énergie et au climat, un des dossiers les plus lourds de la prochaine présidence de l'UE. D'une part, la France et l'Allemagne ont convenu d'unir leurs efforts pour obtenir la conclusion dès l'année 2008 d'un accord politique sur le paquet climatique proposé par la Commission européenne». Un compromis européen que Paris et Berlin jugent primordial pour parvenir à un accord mondial», fin 2009 à Copenhague. Les deux partenaires ont aussi mis l'accent sur la nécessité de ne pas importer» des émissions de carbone en provenance de pays ne respectant pas les normes environnementales. À cette fin, ils ont décidé de mettre à l'étude l'attribution de quotas gratuits» aux industries dont la compétitivité serait menacée ou un mécanisme d'inclusion» frappant les exportateurs toute attente, surtout, Nicolas Sarkozy et Angela Merkel ont adopté une déclaration commune sur les émissions de CO2 automobile. Une pomme de discorde importante. L'Allemagne, produisant de grosses berlines plus polluantes que les modèles français, craint que son industrie ait à supporter des charges plus lourdes. Finalement, les deux pays ont déclaré de conserve partager l'objectif européen 20 % d'émission de CO2 en 2020 par rapport à 1990. Dans cette perspective, Paris et Berlin soutiennent la cible de 120-130 grammes par kilomètres en 2012 définie par la Commission». L'horizon affiché conjointement lundi est encore plus exigeant 95 à 110 grammes en 2020. Pour obtenir l'aval des Allemands, la déclaration prévoit que le dispositif sera progressif, qu'il comprendra des pénalités adaptées et qu'il bénéficiera à ceux qui développent une technologie verte» grâce à des pneus innovants, l'installation d'une 7e vitesse, etc., une prise en compte ardemment souhaitée par les constructeurs allemands. L'unité franco-allemande avant la PFUE vaut bien quelques concessions.» L'éditorial d'Yves Thréard
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Numista › Pièces › France › France © scoobydoo Caractéristiques Emetteur France Période Cinquième République 1958-présent Type Pièce non circulante Date 2008 Valeur 1½ euros 1,50 EUR = 56 UAH Devise Euro 2002-présent Composition Argent 900‰ Poids 22,20 g Diamètre 37 mm Forme Ronde Technique Frappe à la presse Orientation Frappe médaille ↑↑ Numéro N 30592 Numista type number Références KM 1527 Tracy L. Schmidt editor; 2019. Standard Catalog of World Coins / 2001-Date 14th edition. Krause Publications, Stevens Point, Wisconsin, USA. Et 5 autres volumes. Pièce commémorative Europa Présidence française de l'Union européenne au 2e semestre 2008. Avers Les inscriptions au centre "2008 PRÉSIDENCE FRANÇAISE UNION EUROPÉENNE", "RF" et la valeur faciale "10 EURO" entourées des douze étoiles de l'Union européenne. Inscription 2008 PRESIDENCE FRANCAISE UNION EUROPEENNE RF 1 1/2 EURO Graveur Philippe Starck Philippe Starck, né le 18 janvier 1949 à Paris, est un créateur et décorateur d'intérieur français. Connu aussi bien pour ses décorations intérieures que pour ses productions en série de bien de consommation courante et son design industriel, Philippe Starck connaît depuis les années 1980 un succès international. Revers Portrait de la déesse Europe avec des étoiles dans les cheveux, au dessus 12 sigles monétaires "€" en arc de cercle. A gauche du portrait et en dessous des drapeaux sur mats symbolisant les drapeaux européens. Inscription € € € € € € € € € € € € EUROPA 2008 Graveur Fabienne Courtiade Fabienne Courtiade, née à Villeneuve-Saint-Georges Val-de-Marne en 1970, est un graveur-médailleur français. Elle est notamment l'auteure du dessin de Marianne sur les pièces françaises de 1, 2 et 5 centimes d'euro ainsi que du dessin des pièces de collection de 20, 10, et 1,5 euros, à l'effigie de Pierre de Coubertin. Gestion de ma collection Veuillez vous connecter ou inscrivez-vous pour gérer votre collection. Date Tirage B TB TTB SUP SPL FDC 2008 4 412 865 BE Les valeurs dans le tableau ci-dessus sont exprimées en UAH. Elles sont basées sur les évaluations des membres de Numista et sur des ventes réalisées sur Internet. Elles servent seulement d'indication ; elles ne sont pas destinées à définir un prix pour acheter, vendre ou échanger. Numista n'achète et ne vend pas de pièces ou billets. Obtenir cette pièce Des membres du site désirent l'échanger joel 14880, numis13006 Évaluation aucunePays FranceLangues parlées Évaluation ×28Pays FranceLangues parlées » Voir le détail des pièces disponibles à l'échange Indice de rareté Numista 84 Conseils d'utilisation Cet indice, entre 0 et 100, est calculé en fonction des collections des membres de Numista. Un indice proche de 100 indique que la pièce ou le billet est rare parmi les membres de Numista, tandis qu'un indice proche de 0 indique que la pièce ou le billet est plutôt courant. Prix du métal 479,80 UAH Conseils d'utilisation Cette valeur est donnée à titre d'information. Elle est basée sur un cours de l'argent de 24 014 UAH/kg. Numista ne propose pas d'offre d'achat ou de vente de pièces ou de métaux précieux. » Acheter des pièces de France sur eBay Contribuer au catalogue Modifier ou ajouter des informations sur cette page Enregistrer une vente aux enchères Duplicate this page
2Euros Commémorative FRANCE 2018, frappe UNC. Thème : Simone Veil. Qualité : UNC (Non Circulé) Tirage : 15 000 000 exemplaires en UNC, 10 000 en BU et 10 000 en BE. Bi-métallique (centre en maillechort - anneau en cupronickel) - 8,5 g - 25,75 mm de diamètre - 2,20 mm d'épaisseur. A l'occasion de l'émission d'une pièce de 2 euros
mushkaki Inscrit le 21-03-2014 Messages 1 Posté le 21-03-2014, 23h59 Posté le 21-03-2014, 23h59 Bonjour, Pouvez-vous m'aider à déterminer la cote de cette pièce ? Je n'ai pas pu trouver d'informations ailleurs. Présidence française du Conseil de l'Union européenne du 1er au 31 décembre 2008 2 euro dessinée par Philippe Starck Frappée à 5000 exemplaires Monnaie de Paris Sous blister Merci. Cordialement nemesis0169 Inscrit le 20-10-2012 Messages 4164 Posté le 22-03-2014, 0h00 Posté le 22-03-2014, 0h00 C'est une pièce qui a été dorée je dirais personnellement quelle a été "détériorée", y'a pas d'autre mot! Elle ne vaut que sa valeur faciale, et encore je suis gentil, pour moi, ça vaut zéro. nay Inscrit le 13-08-2012 Messages 190 Posté le 22-03-2014, 5h53 Posté le 22-03-2014, 5h53 Bonjour, si elle est encore dans le blister 20 - 30 €. Un excellent article qui parle de cette première monnaie Circulante Officielle Couleur » en euro. Jedsada Inscrit le 05-01-2012 Messages 4056 Posté le 22-03-2014, 7h09 Posté le 22-03-2014, 7h09 Bonjour, 20 à 30 euros ? Celui qui collectionne ce genre de pièce est plus amateur d'art que numismate. Une pièce de monnaie est une étape dans l'histoire d'un pays. Une pièce colorée après coup est une étape dans la vie d'un artiste, en l'occurrence de Philippe Starck. J. nay Inscrit le 13-08-2012 Messages 190 Posté le 22-03-2014, 8h28 Posté le 22-03-2014, 8h28 Tout est question de goût et de finance. Deux ventes finalisées à 99€ wawou1 Inscrit le 01-04-2012 Messages 447 Posté le 22-03-2014, 8h40 Posté le 22-03-2014, 8h40 Chacun ses goûts en effet, il n'empêche que tous les tirages limités et éditions spéciales/ coloriées et tout le train train n'est fait que pour faire empocher de l'argent aux créateurs/vendeurs de ces "choses". Dans le genre créer de la rareté exprès pour les collectionneurs, on ne fait pas mieux.. Je préfère 1000x acheter une monnaie ancienne genre liard ou autre qui a un nombre de frappe supérieur à cette 2 euro, mais qui sera dans un état exceptionnel et donc rare à ce titre là.. Chacun voit la rareté où il le veut, il n'y a pas que le nombre de tirage dans la numismatique. Surtout quand ce même nombre est décidé par une personne dans un bureau à Paris.. Discussion verrouillée Numista Robot, 23-01-2019, 23h31 Le fuseau horaire utilisé est UTC+2 actuelle est 19h40.
\n\n \n2 euros présidence francaise union européenne 2008 faute de frappe
PièceDe 2 Euros Commémoratives 2008-Présidence Française Union Européenne Avec Faute De Frappe, Très Rares # 0113 Bis. - monnaie en EURO Monnaie EURO Europe / France 2 avis Publié le 20/05/2008 à 1932, Mis à jour le 20/05/2008 à 1933 L'Assemblée générale vote ce mercredi pour pourvoir deux sièges occidentaux auxquels sont candidats deux autres membres de l'Union européenne, l'Espagne et la Grande-Bretagne. La France a mené une cam...L'Assemblée générale vote ce mercredi pour pourvoir deux sièges occidentaux auxquels sont candidats deux autres membres de l'Union européenne, l'Espagne et la France a mené une campagne active pour convaincre la majorité des 191 autres pays membres des Nations unies de voter pour elle dans le match à trois qui la met en concurrence avec l'Espagne et le Royaume-Uni, pour deux des sept sièges du groupe occidental au sein du Conseil des droits de l'homme. Plusieurs tours de scrutin pourraient être nécessaires ce mercredi 21 mai à New York pour départager les trois priori, Paris a un argument de plus à faire valoir pour le renouvellement de son mandat celui d'assumer prochainement la présidence de l'Union européenne. Dans ce qui est avant tout un domaine de compétences communautaires, il est important que la présidence soit membre», précise l'ambassadeur français à l'ONU, Jean-Maurice c'est un argument de circonstance avec une présidence tournant tous les six mois, on voit mal l'Union européenne imposer six candidats successifs pour un mandat de trois ans, d'autant que les sept sièges réservés aux occidentaux sont ouverts à des non-Européens. Le Canada est membre jusqu'en 2009 et les Etats-Unis ne resteront pas éternellement en dehors du Conseil qu'ils boudent depuis qu'il a succédé en 2006 à l'ancienne Commission des droits de l' qualifiés» et candidats douteux»Les trois occidentaux se battront à armes égales, faisant partie, parmi vingt candidats pour quinze sièges renouvelables sur 47, des douze pays jugés qualifiés» par deux organisations non gouvernementales, Freedom House et UN appréciations des deux ONG n'ont qu'une valeur indicative pour sa réélection, le Brésil, jugé douteux», ne sera pas concurrencé par l'Argentine ni le Chili, classés qualifiés», le nombre de candidats pour le bloc Amérique latine ne dépassant pas celui des sièges à pourvoir sur 8.Fortement encouragée au nom de la démocratie, la candidature de la Bosnie à l'un des six sièges de l'Europe de l'Est avait, l'an dernier, barré la route in extremis au Belarus. C'est hélas l'exception qui trop souvent confirme la règle. Pour le directeur de UN Watch, Hillel Neuer, les élections automatiques, faute de concurrence, prêtent une crédibilité internationale à des gouvernements répressifs qui violent systématiquement les droits de leurs propres citoyens».Le concept français de laïcité n'est pas compris»L'examen périodique, qui passe en revue la performance de chacun des 192 États membres de l'ONU en matière de respect des droits de l'homme, est en revanche une innovation à mettre au crédit de la nouvelle institution. Celui que vient de subir la France a stigmatisé la surpopulation de ses prisons vétustes et la loi interdisant le foulard islamique à l'école, parmi d'autres points faibles les droits des immigrants et les centres de rétention. Le concept français de laïcité n'est pas compris et a besoin d'être expliqué sans relâche», a commenté l'ambassadeur pour les droits de l'homme, François Zimeray, qui n'a pas ménagé ses efforts auprès des différentes délégations lors de ses voyages à New parfaite de la difficulté la résolution que le Conseil a adoptée le 27 mars dernier sur la lutte contre la diffamation des religions». En France, en droit, on connaît la diffamation, on connaît la liberté de religion, on ne connaît pas la diffamation des religions», explique Jean-Maurice Ripert. Le représentant permanent de la France à l'ONU ajoute que dans toutes nos interventions, nous disons liberté de religion et de conviction», ce qui signifie qu'on peut ne pas avoir de religion». On touche là au problème des valeurs propres à certains groupes qui, pour fondamentales qu'elles puissent être dans leurs sociétés, n'entrent pas nécessairement dans le corpus des droits de l'homme France a cependant marqué des points en se montrant active dans la stratégie du dialogue et de la coopération qui a succédé à la condamnation pour la condamnation» Si l'on se remet à délivrer des messages et distribuer des bonnes notes du haut en bas, ou plutôt du Nord vers le Sud, on échouera», estime Jean-Maurice Ripert à propos du nouveau Conseil. Et s'il n'y a pas de patrie des droits de l'homme», Paris rappelle à toutes fins utiles que c'est dans son fief qu'a été signée la fameuse déclaration universelle, il y aura soixante ans à la fin de l'année.
Cejeudi, Emmanuel Macron a tenu un point presse consacré à l'Europe alors que la France assumera à partir du 1er janvier 2021 la présidence tournante du Conseil de l'Union européenne.

> Monnaies>Monnaies euros>2 euro commémorative - France - 2008 - Présidence Française de l'Union Européenne Fiche techniquePaysFranceAnnée2008Monnaies2 eurosQualitéUNC 30 autres produits dans la même catégorie 2 euro... 4,90 € 2 euro... 5,90 € 2 euro... 6,90 € 2 euro... 7,50 € 2 euro... 5,50 € 2 euro... 9,50 € 2 euro... 7,50 € 2 euro... 9,80 € 2 euro... 59,00 € 2 euro... 4,90 € 2 euro... 5,90 € 2 euro... 6,90 € 2 euro... 6,90 € 2 euro... 5,90 € 2 euro... 5,90 € 2 euro... 6,90 € 2 euro... 18,50 € 2 euro... 17,50 € 2 euro... 13,50 € 2 euro... 5,50 € 2 euro... 59,00 € 2 euro... 5,90 € 2 euro... 5,50 € 2 euro... 6,50 € 2 euro... 7,90 € 2 euro... 6,50 € 2 euro... 5,90 € 2 euro... 14,50 € 2 euro... 5,80 € 2 euro... 59,00 €

2 euros présidence francaise union européenne 2008 faute de frappe
LaCommission européenne indique s'attendre à une perte de 8,5 millions d'emplois en 2009 et en 2010 dans l'UE. Elle table sur une forte hausse du taux de chômage à 9,9 % en zone euro cette année, puis à 11,5 % en 2010, avec des pointes à 20,5
Au moment de la visite du président Sarkozy au Parlement européen, il semblait intéressant de faire une petite revue des priorités françaises et des résultats, de remettre en quelque sorte son bulletin de notes du semestre à la présidence française Pour jauger une présidence, commente ce diplomate expérimenté, il faut regarder les priorités, – l’attendu – et la gestion de crise – l’inattendu -. Revue de détail des résultats obtenus par rapport aux ambitions affichées… • Union pour la Méditerranée UPM. Dossier emblématique, il n’a pas vraiment atteint le but proclamé. De grand projet de civilisation, l’UPM a été rétrogradée à un secrétariat chargé de gérer des grands projets. Il faudra voir l’avenir de ce projet. Mention très moyen. • Immigration. Le pacte européen pour l’immigration et l’asile » a été bouclé sans fioritures. La carte bleue pour certains travailleurs qualifiés » a été avalisée. Mais l’ambiance est plus à la répression de l’immigration illégale qu’à l’intégration des immigrés. Mention passable • Energie climat. Sur ce paquet » difficile, obtenir un accord n’était pas évident. La déception de certaines organisations écologiques ne doit pas faire oublier que mettre aux enchères des quotas d’émissions de CO2 vaut bien quelques dérogations… Mention bien. • Politique agricole commune PAC. Alors que la France ambitionnait de tracer une véritable feuille route pour le futur, c’est un bilan technique de la santé » de la PAC. Ce n’est pas faute d’avoir tenté. Mais l’ambiance était ailleurs. Mention Moyen • Défense. Négocié dans l’ombre, ce sujet a connu des progrès réels. L’Europe a déployé trois missions d’importance Géorgie, Kosovo, Pirates, avancé sur des projets industriels. Et le Quartier général européen pourra être renforcé, enfin ! Mention bien. • Le Traité de Lisbonne. Le Non irlandais » avait mis une priorité de plus pour la France. Après quelques cafouillages, le Premier ministre irlandais a accepté de convoquer à nouveau lesélecteurs l’année prochaine. En échange, les Européens renoncent à un élément majeur du Traité la réduction de la Commission. Mention bien. • Les dossiers législatifs. Le bilan est très honorable puisque plusieurs accords ont été obtenus ce semestre, comme le recouvrement des pensions alimentaires, le travail temporaire ou le paquet sur la sécurité Erika III. La présidence a bouclé tous ses dossiers, parfois au prix d’une ambition rabaissée. Mention Bien • La gestion de crise. Malgré des divisions sur la Russie, les Européens ont réussi à garder leur unité lors du conflit en Géorgie. Et même si la coordination économique n’est pas parfaite, le plan de relance adopté à 27 montre que chacun est désormais convaincu de sa nécessité. Un net progrès. Mention excellent. • l’organisation. Si l’appareil administratif et diplomatique français est toujours efficace » note un observateur, et Sarkozy une Lamborghini de la com’ », la présidence française a connu certains ratés notables. Plusieurs ministres ont séché » au Parlement. Et certains n’ont manifestement pas encore saisi tous les termes européens. Témoin Christine Albanel, la ministre de la Culture, parlant du résultat du Conseil de l’Europe ». Pas très sérieux alors qu’on apprend justement à tous les écoliers que le Conseil européen n’est pas le Conseil de l’Europe. On peut oser le terme franchement mauvais », quand on aborde la question de la communication hyper-centralisée à l’Élysée ». Ce qui a conduit à quelques couacs retentissants, comme ce sommet UE-Ukraine, déplacé dans le désordre d’Évian à Paris. A chaque fois, c’est le pompier » de la présidence, Jean-Pierre Jouyet, le ministre des Affaires européennes qui a été appelé à la rescousse. Mention très moyen. Au final, cependant, entre des priorités assumées, la gestion du conflit en Géorgie ainsi que de la crise économique financière ont soufflé toutes les critiques. Nicolas Gros-Verheyde * la présidence a ainsi abandonné les petits briefings techniques ou politiques des journalistes durant le sommet. La Com’ part du chef de l’État. Et il n’y a que lui qui cause. Plus de personnalité diplomatico-politique comme Catherine Colonna excellait sous la présidence Chirac pour permettre de suivre l’évolution des dossiers, derrière les portes fermées des réunions et faire passer en même temps le message de la présidence, il ne faut pas être naïf. Ici rien ne filtre, sinon la parole présidentielle. article original paru ce mardi dans Ouest-France, complété. m7sYHOh.